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Carlo Guarienti, le dernier des peintres métaphysiques, décède à l’âge de cent ans – Corriere.it

Carlo Guarienti, le dernier des peintres métaphysiques, décède à l’âge de cent ans – Corriere.it

2023-12-05 22:55:14

De CARLO VULPIO

L’artiste trévisois décédé à Rome: il est né en 1923. Une grande rétrospective lui a été consacrée à Ferrare

La dernière fois que nous avons rencontré Carlo Guarienti, c’était il y a un peu plus d’un an, à l’occasion de son exposition personnelle et anthologique au Château d’Estense à Ferrare. Une somptueuse exposition, 111 œuvres exposées dans 14 salles, dans laquelle tout Guarienti était présent : du jeune artiste, qui, alors qu’il était encore étudiant en médecine, fut appelé aux armes et il passe les deux dernières années de la Seconde Guerre mondiale à l’Académie des Beaux-Arts de Florence en tant que formateur en anatomie artistique — une expérience traumatisante, faite sur les cadavres des soldats tombés au front, et pourtant artistiquement révélée essentielle à sa formation — jusqu’au peintre mûr, adulte, qui s’émancipe du harnais de Manifeste des peintres modernes de la réalitéauquel il avait également adhéré, et se tourne vers Giorgio de Chirico, pour ne plus l’abandonner.

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A partir de ce moment, nous sommes en 1950, quand participe à l’Antibiennale de Venise organisé par Pictor Optimus en controverse avec les peintres modernes, Carlo Guarienti commence sa quête de l’immatérialité, cherche la vision, au point de faire prévaloir l’espace et les lignes géométriques, faisant disparaître l’homme.

La dernière exposition de Guarienti, à Ferrare, conçu par Vittorio Sgarbi et édité par Pietro Di Natale, Vasilij Gusella et Stefano Sbarbaro, c’était intitulé La réalité du rêve et a été inaugurée le 28 octobre, le jour même où Carlo Guarienti fêtait ses 99 ans.

De cette heureuse circonstance, Guarienti de Trévise, très lucide et ironique même s’il est confiné dans un fauteuil roulant, reste à parier (celui qui n’a jamais parié sur rien) et donner une explication (lui qui a toujours soutenu qu’une œuvre d’art ne devait pas s’expliquer, mais devait être observée, admirée, vécue).

L’explication concernait plutôt le choix de ce titre pour son exposition,La réalité du rêve
était d’accord avec Sgarbi presque sans même parler, en un clin d’œil, car ils savaient tous les deux que l’autre pensait la même chose : la réalité telle que William Shakespeare la comprend, et c’est cette réalité dont les rêves sont faits.


Et en effet, dès sa première œuvre majeure, un Saint Jérôme si réel qu’il est extrêmement surréaliste – et pour Sgarbi digne d’un artiste de la Renaissance – pour ceux qui sont mûrs, pour Guarienti ce n’était qu’une longue marche vers l’abstraction, la métaphysique, l’essence de la forme. Mais toujours avec l’ancre bien connecté aux enseignements des grands maîtres du Quattrocento italien, de sorte qu’il serait clair que le but de l’art ne doit pas être de donner l’illusion de la réalité, mais de comprendre que la réalité est une illusion.

C’est pour cette raison que Sgarbi a soutenu Guarienti avec enthousiasme jusqu’à son dernier jour et le considère comme un grand artiste. Dans ses œuvres – dit le critique d’art – on retrouve ce que la peinture métaphysique avait voulu représenter, depuis ses débuts, avec les recherches de de Chirico : une dimension essentielle, totalement épurée, de la pensée pure, qui vient distiller et donc distancer les émotions. Peinture purement mentale. Voici donc Guarienti expliqué. Un art, une peinture, qui est une représentation de la réalité comme une fin en soi ne mène nulle part, ne veut rien dire. Au contraire, seule la réalité du rêve compte. Pour la simple raison que tout finit, tout disparaît, y compris l’homme et ses actes, mais pas l’art, l’art demeure. Et de la réalité éphémère et illusoire, il nous transporte dans le concret éternel du rêve.

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5 décembre 2023 (modifié le 5 décembre 2023 | 21h06)



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