Farniente. Ce mot italien qui signifie “ne rien faire” est utilisé dans le langage populaire français pour désigner l’état d’oisiveté pendant les vacances. Nicolas, Aurélie et leur petite famille, un couple parisien dans la quarantaine, sont en plein dans cet état d’esprit à Rome. Ils passent la plupart de leurs journées enfermés dans leur appartement situé dans les hauteurs de la ville, pour échapper à la chaleur étouffante. “Nous sortons vers 17h pour profiter de quelques heures agréables”, raconte Nicolas.
Le soleil brille intensément en Italie. De Rome à Bologne en passant par Florence, les touristes se promènent à l’ombre dans les ruelles et sont parfois pris de malaise lorsqu’ils visitent des sites dépourvus de végétation, comme le Colisée à Rome ou Pompéi dans le sud de Naples. “Dehors, l’air est brûlant, c’est étouffant. On ouvre la porte et on entre dans un four. J’ai vu des touristes, y compris des jeunes, faire des malaises en pleine rue à Rome ou à Pompéi”, raconte Nicolas. Lui et sa famille boivent beaucoup d’eau pour se rafraîchir et doivent changer de tee-shirt plusieurs fois par jour, ce qui est une première pour eux pendant des vacances.
Aurélie, la compagne de Nicolas, rapporte également l’oppressante chaleur. “L’air est brûlant dehors. Nous ouvrons la porte et nous entrons dans un four. Une nuit, nous avons oublié de mettre la climatisation et je me suis réveillée en nage, comme si je sortais d’une piscine. Avec la clim, les douches et les lessives à répétition, ces vacances seront certainement les moins écologiques que nous avons connues !” Malgré cela, Aurélie est ravie de l’ambiance et des visites qu’ils font pendant leurs vacances en Italie.
Le mois de juillet est particulièrement chaud en Italie cette année, avec seize grandes villes placées en alerte rouge canicule, notamment Bologne, Florence, Rome, Cagliari en Sardaigne, Palerme et Catane en Sicile. Avec l’Amérique du Nord et la Chine, la région méditerranéenne est l’une des trois régions du monde les plus touchées par la chaleur excessive. Le record mondial de température de 54,4 °C pourrait même être battu prochainement dans la vallée de la Mort, en Californie.
Le président de l’association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux, recommande aux personnes souffrant de maladies chroniques de ne pas se rendre dans des zones où la température dépasse les 40 degrés. Il conseille également aux vacanciers d’éviter de sortir aux heures les plus chaudes, entre midi et 17 heures, et de garder les fenêtres fermées. Il rappelle également l’importance de boire de l’eau et de faire boire leur entourage. Il met en garde contre le cancer de la peau, qui est en augmentation en France, principalement dû à l’exposition excessive au soleil.
Malgré la chaleur, les touristes français sont nombreux à avoir choisi d’aller en Italie, en Espagne ou en Grèce pour profiter de la mer et du ciel bleu. Didier Arino, expert du tourisme, explique que cette année, les Français ont retrouvé l’envie de partir en vacances dans le sud de l’Europe, comme avant la pandémie. Les destinations balnéaires du sud de l’Europe sont les plus prisées par les Français cet été, avec 40 % d’entre eux choisissant l’Espagne et un Français sur cinq optant pour l’Europe du sud.
Certains touristes, comme Lyliane et Jacques, un couple âgé de 80 et 78 ans de Biarritz, ont toutefois décidé de changer leurs plans de voyage à cause de la canicule. Ils devaient partir en Toscane fin juillet, mais ont préféré se rendre dans les Pyrénées françaises, où ils espèrent trouver de l’air frais. “À mon âge, je ne supporte plus la chaleur”, explique Lyliane.
En France, la chaleur restera temporaire avec des températures atteignant 36 à 37 degrés en début de semaine dans certaines régions, notamment dans le Sud-Est. Mais Guillaume Séchet, météorologiste, précise que ces températures reviendront à la normale dès le lendemain, à l’exception du Languedoc et de la Provence.
