L’opposant sénégalais Ousmane Sonko et son colistier et candidat à l’élection présidentielle du 24 mars, Bassirou Diomaye Faye, ont mené une campagne en Casamance (sud) samedi, deux jours après leur libération de prison.
À leur arrivée à l’aéroport du Cap Skiring, après avoir été acclamés par des centaines de personnes, les deux hommes ont immédiatement pris place dans un véhicule 4X4 noir aux vitres teintées. Le candidat Faye, vêtu d’un boubou blanc et d’une casquette, a été le premier à sortir, suivi de Sonko en chemise vert-pâle, tous deux levant les bras en signe de victoire devant une foule scandant “Diomaye président”.
Un convoi de plusieurs véhicules a ensuite quitté Cap-Skiring pour se rendre à Ziguinchor, principale ville de Casamance, région où Sonko est maire et qui est considérée comme son fief.
À Oussouye, près du Cap Skiring, Faye a déclaré que s’il était élu, il ferait de la résolution des problèmes de la Casamance une priorité. Il a souligné le potentiel agricole, forestier et touristique de la région et a exprimé sa vision d’un Sénégal souverain, juste et prospère.
Lors de l’étape à Ziguinchor, Sonko a encouragé le vote pour Faye, réaffirmant le partenariat entre les deux candidats. La caravane a attiré plusieurs milliers de personnes le long de son parcours dans la région.
Sonko et Faye, tous deux emprisonnés depuis 2023, ont été libérés jeudi soir en vertu d’une amnistie décrétée par le président Macky Sall. Ce déplacement marque le début de leur participation à la campagne électorale après le report surprise du scrutin.
Le programme de Faye le présente comme le candidat du changement et du panafricanisme de gauche, prônant la souveraineté du Sénégal et la renégociation des contrats d’exploitation des ressources naturelles. Sonko et Faye, membres du parti Pastef dissous, entendent incarner un renouveau politique face aux défis économiques et sociaux du pays.
Les émeutes et les troubles sociaux survenus entre 2021 et 2023, combinés aux questions sur un éventuel troisième mandat de Macky Sall, ont profondément secoué le pays. La stabilité du Sénégal, habituellement considérée comme un exemple en Afrique de l’Ouest, a été mise à mal par ces tensions. Le report de l’élection présidentielle a ravivé les heurts et les affrontements, témoignant des enjeux cruciaux de ce scrutin historique.
