Réservée au fret les dernières années avant le Brexit, la ligne maritime de la compagnie Brittany Ferries entre Le Havre (Seine-Maritime) et Portsmouth en Angleterre rouvre, à partir de ce mercredi 1er mars, aux passagers qui bénéficieront de cinq rotations hebdomadaires pour traverser la Manche. À une condition : monter à bord avec un véhicule motorisé puisque les piétons et les cyclistes ne sont pas les bienvenus.
À l’heure de la promotion des déplacements doux, la précision passe mal des deux côtés du Channel, à l’image de ce professeur de biologie anglais qui apostrophe la compagnie sur Twitter : « C’est dingue de devoir prendre une voiture pour monter à bord de votre ferry et ce n’est pas respectueux pour l’environnement. » Idem pour le Marseillais Sylvain Paley, habitué des voyages : « Impossible de réserver sans voiture. Quel délire. »
Nombre de passagers limité
Brittany Ferries justifie toutefois sa décision. Conçu comme un « pur fréteur », le « Cotentin », le navire qui assure la liaison, ne peut accueillir que 200 passagers. « Cette limitation du nombre de passagers est due non seulement au nombre limité de sièges et de cabines mais aussi au nombre de membres d’équipage affectés à bord et aux normes de sécurité dictées par la loi », explique l’un de ses responsables, qui rappelle le contexte global : « Le Brexit et la crise du Covid ont fortement impacté la santé économique de notre entreprise. Et il est indispensable d’être réaliste et d’avancer pas à pas dans la diversification de nos offres. »
Cependant, la compagnie ne ferme pas définitivement la porte aux piétons : son objectif est de pérenniser la ligne Le Havre-Portsmouth. Si la demande est forte, l’ouverture aux passagers non motorisés n’est pas écartée en changeant de bateau.
En attendant, c’est à Dieppe (Seine-Maritime) ou Ouistreham (Calvados) que piétons et cyclistes devront embarquer, direction l’Angleterre.