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Boycott des marques occidentales au Proche-Orient : un geste de solidarité envers la Palestine

Boycott des marques occidentales au Proche-Orient : un geste de solidarité envers la Palestine

Pendant des mois, les appels au boycott des marques et chaînes de restauration américaines et européennes se multiplient au Moyen-Orient. Les populations arabes, en changeant leurs habitudes de consommation, espèrent sanctionner ceux qu’ils considèrent comme les alliés d’Israël dans la guerre à Gaza.

Exemple dans le pays arabe le plus peuplé, l’Egypte, qui importe de très nombreux produits. Sous un store estampillé Coca-Cola, Hassan, propriétaire d’une petite épicerie, range des canettes de soda dans ses réfrigérateurs. Et il prévient: “Si tu me réclames un Pepsi, il n’y en a pas, on n’a pas de Pepsi!”

Ses clients boudent les marques occidentales depuis plusieurs mois: “Même si nous les proposons, les gens ne les achèteront pas, ne nous trahiront pas. Ils achètent des produits égyptiens ou saoudiens! Tout le monde est bouleversé à cause de nos frères de Palestine”, souligne le commerçant.

A la tête de son commerce depuis huit ans, dans un quartier où se mêlent Egyptiens et expatriés, il n’a jamais été témoin d’un tel phénomène.

“Il y a eu des boycotts avant ça, mais ce n’était pas aussi important que maintenant. Ça démarrait vite, puis les gens oubliaient. Cette fois-ci, tant que la guerre dure, les gens n’oublieront pas. Il y a aussi des étrangers qui font le boycott, des Français, des Italiens, des Allemands, ils sont aussi solidaires de nos frères palestiniens”

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Les appels au boycott se multiplient sur les réseaux sociaux depuis octobre. L’influenceuse May Maxwell, égypto-américaine, y a par exemple consacré une vidéo dans laquelle elle indique une liste de marques à boycotter. Et d’appeler son public à participer: “Si vous en avez d’autres, notez-les. Libérez la Palestine!”

Le phénomène touche donc les jeunes générations. Une mobilisation nouvelle dont se réjouit Farida, jeune mère au foyer: “Nous faisons tous le boycott. Même les nouvelles générations qui n’étaient pas conscientes de ce problème ont maintenant un éveil de conscience. En fait, j’ai rencontré plus d’une famille où ce sont les jeunes enfants eux-mêmes qui disent aux adultes que c’est du Pepsi, qu’il faut boycotter!”

Tous les secteurs sont concernés

Sodas, épicerie, mais aussi vêtements ou parapharmacie. Tous les secteurs sont concernés par le boycott. Pour faire le tri, Sayed a installé une application dédiée sur son téléphone. “Je scanne le code barre, et l’application me dit si je peux acheter ou pas. Ca, c’est à boycotter. Nestlé, à boycotter! Quand c’est rouge comme ça, boycott!”

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Pour certains de ces produits, les alternatives ne sont pas nombreuses: “Non c’est vrai, s’il y a une alternative, c’est bien, sinon tant pis”, admet Sayed. Mais pour la plupart des produits, il fait très attention à ce qu’il achète, assure-t-il.

“Je fais le boycott, je ne fais pas la guerre (…) ça me permet de rester au côté des Gazaouis et de la Palestine”, souligne Sayed. “C’est quelque chose de simple, ce n’est pas compliqué et c’est efficace. La pression sur l’économie est très efficace.”

Pour les sodas par exemple, il a trouvé son alternative, la marque égyptienne Spiro Spathis. “C’était une marque très connue en Égypte avant Pepsi”, rappelle Sayed. “Puis il y a eu Coca, Pepsi, tout ça… Depuis le boycott, Spiro Spathis redevient à la mode, au point que la marque a ouvert une deuxième usine.”

La marque 100% égyptienne met d’ailleurs en avant son grand retour dans ses spots de publicité. “Spiro Spathis est enfin de retour, ne regardez pas en arrière”, suggère l’annonce. Pour le consommateur Sayed, c’est un bon signe pour les finances du pays, frappée de plein fouet par une crise économique fulgurante.

“Quand on fait le boycott, dans le même temps, on aide l’économie égyptienne, pour qu’elle se renforce, qu’elle s’améliore”, soutient Sayed. “Si le gouvernement est intelligent, il doit profiter de regarder quels sont les produits boycottés et miser sur les produits égyptiens, arabes, les produits locaux.”

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Enfin, parmi les victimes du boycott, figurent bien sûr les chaînes de restauration rapide, Starbucks et McDonald’s en tête. Bahiga n’y met plus les pieds: “Le monde occidental est responsable du financement d’Israël. Ils sont les innocents, nous sommes les terroristes, c’est l’image traditionnelle, conventionnelle en Occident”, explique-t-elle. “On allait au McDonald’s une fois par semaine, maintenant on a boycotté toutes les marques occidentales.”

Début janvier, le PDG de McDonald’s a effectivement déploré un impact négatif du boycott sur les restaurants du groupe au Moyen-Orient.

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Et l’Egyptienne de se réjouir: “Nous sommes très heureux de voir l’impact sur ces marques. C’est en quelque sorte leur apprendre une petite leçon: on peut vivre nos vies sans leurs marques.”

Reportage radio: Alice Moreno

Adaptation web : Eric Butticaz
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