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Bonne nouvelle : le déficit budgétaire plonge. Mauvaise nouvelle : pas pour longtemps

Bonne nouvelle : le déficit budgétaire plonge.  Mauvaise nouvelle : pas pour longtemps

Le département du Trésor a récemment publié le décompte de juin des revenus et des dépenses du gouvernement américain, et les nouvelles sont étonnamment bonnes. Les dépenses fédérales ont diminué de 12 % par rapport à juin de l’année dernière, tandis que les revenus ont augmenté de 3 %, ce qui a entraîné un manque à gagner deux fois moins important qu’il y a un an. Pour les neuf mois de l’exercice en cours à ce jour, le déficit a plongé de 77% par rapport à la même période en 2021, la plus forte baisse jamais enregistrée pour les 9 premiers mois d’un exercice budgétaire.

Le Bureau du budget du Congrès prévoit maintenant que le déficit de l’exercice 2022 tombera en dessous de 1 000 milliards de dollars, contre 2 800 milliards de dollars l’année dernière et 3 100 milliards de dollars en 2020. Les dépenses publiques ont fortement diminué avec l’expiration de divers programmes de secours liés à la pandémie, tandis que les revenus ont augmenté grâce à l’augmentation collectes d’impôts à mesure que l’économie s’accélérait.

Exécuter un déficit budgétaire est parfois nécessaire lors de récessions ou d’événements extraordinaires comme la pandémie ou la crise financière de 2008. Mais le gouvernement américain a enregistré des déficits importants et croissants pendant toutes les années sauf 4 depuis 1970, conduisant à une dette nationale massive et croissante qui entrave inévitablement la croissance et pèse sur les générations futures.

Pour bien comprendre les implications des déficits annuels perpétuels, il est utile de rappeler la distinction entre déficit et dette. Le déficit budgétaire est l’excédent des dépenses d’une année donnée sur le total des recettes reçues pour cette année. Par analogie, si une famille dépense plus en une année que ses revenus, la différence est un déficit qui doit être couvert en empruntant ou en puisant dans son compte d’épargne. Un excédent se produit si les dépenses sont inférieures au revenu, c’est-à-dire vivre selon ses moyens.

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La dette nationale est l’accumulation nette des déficits moins les excédents sur l’ensemble du temps. Par exemple, le déficit de 2 800 milliards de dollars de 2021 a été ajouté au total dû par le gouvernement américain (ou plutôt par ses contribuables) à la fin de l’exercice 2020, portant la dette fédérale américaine totale détenue par le public à près de 23 000 milliards de dollars. Pour le contexte, cela revient à environ 89 000 $ par adulte.

Il est utile d’exprimer la dette et les déficits en pourcentage de la taille de l’économie pour faire des comparaisons significatives dans le temps. Le déficit de 2 800 milliards de dollars en 2021 équivaut à 12,4 % du PIB, en légère baisse par rapport aux 15 % de 2020, le plus élevé de toute la période après la Seconde Guerre mondiale. Le déficit beaucoup plus faible prévu pour 2022 ne représente que 4,1 % du PIB, mais ajoute encore un autre billion de dollars à la facture. La dette nationale totale s’élève à près de 100 % du PIB, de loin la plus élevée depuis la Seconde Guerre mondiale.

Et alors? Par rapport à il y a dix ans, on s’est relativement peu intéressé à s’attaquer au problème du déficit et de la dette. Une fois classé numéro un par les électeurs dans les années qui ont suivi la Grande Récession, on peut à peine lancer une discussion décente dans un bar aujourd’hui sur l’obligation croissante. Pendant ce temps, la dette nationale a plus que doublé pendant cette période. La complaisance née de l’absence apparente de conséquences catastrophiques prédites par les faucons du déficit a essentiellement retiré la question de la table. Pourtant, comme toute crise imminente, cela n’a pas vraiment d’importance jusqu’à ce que tout à coup cela le fasse.

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D’une part, 10 ans de taux d’intérêt historiquement bas ont caché l’impact éventuel du service de cette dette massive. Cette année, le calcul commence alors que les taux continuent de grimper et d’augmenter considérablement le coût pour les contribuables des intérêts sur la dette fédérale.

Une prévision complète du CBO pour 2021 suppose que les taux d’intérêt resteront relativement bas jusqu’en 2031 à un taux moyen de 1,6 % avant de remonter progressivement à 4,6 % au cours des 20 années suivantes. Dans ce scénario extrêmement optimiste, le coût des intérêts sur la dette nationale consommerait près de la moitié de toutes les recettes fiscales fédérales d’ici 2051. De toute évidence, les taux augmentent maintenant beaucoup plus rapidement que prévu par le CBO, et un modèle plus réaliste de la Concord Coalition prévoit que les intérêts consommera à lui seul 57 % de tous les revenus en 30 ans. Étant donné que 2/3 du budget est déjà composé de dépenses obligatoires (autres que les intérêts) comme l’assurance-maladie et la sécurité sociale, les dépenses discrétionnaires seraient effectivement étouffées.

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En outre, d’importants déficits structurels pèsent sur les revenus des ménages en étouffant la croissance économique à long terme. Les économistes parlent d’effet “d’éviction”, car les emprunts publics absorbent une part croissante du capital disponible et réduisent la part du gâteau pour laquelle le secteur privé doit se battre. Cet effet a été absent ces derniers temps grâce à des taux d’intérêt proches de zéro, mais n’a fait qu’hiberner. La hausse des taux va probablement nous faire revivre la concurrence pour les capitaux qui limite la croissance et les revenus.

Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive de l’impact négatif des déficits perpétuels. Certes, les faucons du déficit ont été traités comme des Cassandre pleurant dans le désert (et mélangeant leurs métaphores), et même certains économistes traditionnels ont proposé des emprunts supplémentaires à des taux supposés indéfiniment bas. Maintenant, à moins que le Congrès et le président n’agissent pour apprivoiser la bête, toute cette dette “bon marché” devra éventuellement être refinancée à un coût nettement plus élevé.

La réduction du déficit de cette année est une excellente nouvelle, mais elle est très temporaire, même dans le meilleur des scénarios. Le moment est venu de s’attaquer au problème, en comprenant que toute action percutante s’accompagnera sans aucun doute d’une certaine douleur. L’adulte est difficile.

Christopher A. Hopkins est analyste financier agréé et co-fondateur d’Apogee Wealth Partners

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