La menace d’attentat qui pesait sur le collège Auguste-Delaune à Bobigny (Seine-Saint-Denis) a été définitivement écartée ce mercredi midi. Le courriel inquiétant qui a été adressé le matin même, aux alentours de 8 heures, à l’académie de Créteil s’est révélé être une fausse alerte.
Eu égard aux termes alarmistes du message, la section antiterroriste de la division centrale de la police judiciaire, plus précisément l’un de ses groupes de lutte antiterroriste, a été saisie de l’enquête et devra identifier l’auteur de cette très mauvaise plaisanterie qui a privé de cours, pendant une matinée, 589 élèves.
Il était 10 heures lorsque la préfecture de Seine-Saint-Denis a publié sur Twitter l’annonce suivante, sans préciser le contenu inquiétant du message : « La préfecture de la Seine-Saint-Denis a eu connaissance d’un mail de menace visant le collège Auguste-Delaune. Les élèves ont été mis en sécurité et une levée de doute est en cours. Merci de ne pas relayer de fausses informations. » Le mystérieux rédacteur du courriel menaçait en substance le collège d’« un attentat à l’explosif », précise une source proche du dossier.
La menace a été prise très au sérieux. « À partir du moment où il est question d’une menace portant sur des élèves, un protocole de mise à l’abri et un périmètre de sécurité sont mis en œuvre », précise Emmanuel Yborra, directeur de cabinet du préfet de Seine-Saint-Denis, qui s’est rendu sur place le temps des opérations.
Dès que l’information a été connue, tous les élèves ont été évacués et dirigés vers la cour de récréation. Ceux qui arrivaient au collège ont également été maintenus dans la cour. Un important déploiement policier a été mis en place. Après des recherches minutieuses, aucune trace d’explosif n’a été relevée.
Un périmètre de sécurité de 200 mètres autour de l’établissement
« Quinze équipages ont été envoyés sur place », précise une source policière. L’équipe de déminage est intervenue dans les bâtiments avec un chien spécialisé dans la détection d’explosifs. Les espaces extérieurs à l’intérieur de l’enceinte ont également été passés au peigne fin. Un périmètre de sécurité a été établi dans un rayon de 200 mètres autour du collège, notamment dans les rues de la Paix et des Républicains-Espagnols. Il était toujours en place à 13h30.
Abdel Sadi (PCF), le maire de Bobigny, s’est lui aussi rendu sur place. Il assure que l’évacuation s’est déroulée « sans mouvement de panique ». Pour ne pas affoler les élèves, l’alerte incendie a été déclenchée. « On a passé deux heures dans la cour, confie Fatou, 15 ans, en classe de troisième. Il y a eu beaucoup de rumeurs. On m’a dit qu’un homme s’était introduit dans le collège. »
Les collégiens ont été confinés dans la cour jusqu’à 13 heures, au grand mécontentement de certains parents qui, n’ayant pas été avertis de la situation, s’interrogeaient sur les raisons de ce branle-bas de combat. « On a passé plusieurs heures à essayer de comprendre ce qu’il se passait et on ne nous a rien dit », déplore Houda, dont le fils asthmatique « est resté plusieurs heures au soleil, sans accès à l’eau ».
2023-06-14 10:00:00
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