Biodiversité. 39 nouvelles espèces émergent du fond de l’océan Pacifique

Psychropotes longicauda – ou écureuil gommeux -, psychropotes verrucicaudatus, vitré peniagone… Ces noms à « coucher sous l’eau » sont ceux des nouvelles espèces découvertes par des chercheurs du Musée d’histoire naturelle britannique au fond de l’océan Pacifique. Et ce ne sont pas les seules : en tout, trente-neuf nouveaux organismes ont été dénichés dans les abysses de la zone sous-marine de Clarion-Clipperton, entre le Mexique et l’archipel d’Hawaï, précise l’étude publiée dans la revue Clés Zoo le 18 juillet 2022.

Ces créatures, jusqu’ici uniquement étudiées à partir de photographies, ont été prélevées entre 3 100 et 5 100 mètres de profondeur, sur une succession de monts et de plaines abyssales, grâce à un robot télécommandé.

. © Ouest-France

Des coraux, des invertébrés de la famille des mille-pattes, des anémones, des concombres et des éponges de mer, un oursin galopant… Selon le Musée d’histoire naturelle, ces spécimens ne représentent qu’une partie des espèces enfouies dans les eaux profondes et qui restent à découvrir par les chercheurs.

Les trente-neuf petits nouveaux remontés de Clarion-Clipperton sont toutefois une belle avancée pour les scientifiques : ils savaient que les abysses abritaient beaucoup de créatures millimétriques (macrofaune) encore inconnues, mais ils ne soupçonnaient pas de telles surprises chez des créatures de plus grande taille (mégafaune). Cette étude est la première à suggérer que la diversité pourrait être très élevée dans ces groupes également, a rapporté au média britannique Gardien le Dr Adrian Glover, qui dirige le groupe de recherche sur les fonds marins du Musée d’histoire naturelle.

C’est là que l’économie se mêle à la science. Ces découvertes pourraient avoir des répercussions importantes sur l’exploitation minière en eaux profondes, qui suscite un intérêt croissant.

En effet, une telle activité pourrait perturber ces créatures ; il est nécessaire d’acquérir une connaissance approfondie de la biodiversité afin de gérer efficacement ce type d’exploitation, insistent les chercheurs.