Le président des États-Unis, Joseph Biden, a qualifié ce mardi de “injuste” la décision d’un juge qui suspend l’accès à la mifespristone, une pilule utilisée pour plus de la moitié des avortements pratiqués annuellement dans le pays.
“Ce que le juge a fait est complètement injuste”, a déclaré Biden aux journalistes avant de quitter Washington pour se rendre en Irlande du Nord et en Irlande à l’occasion du 25e anniversaire de la signature de l’accord du Vendredi Saint qui a mis fin à trois décennies de violence entre unionistes et républicains.
La bataille juridique autour de la pilule
Vendredi dernier, Le juge Matthew Kacsmaryk, nommé par l’ancien président républicain Donald Trump, a invalidé l’approbation de la pilule par la Food and Drug Administration (FDA), dans une décision qui a déjà été portée en appel par le gouvernement américain.
Peu de temps après que le juge du Texas a rendu sa décision, un magistrat de l’État de Washington a statué dans une affaire distincte que l’accès à la mifépristone devait être préservé.
Le juge de district Thomas Rice a statué que la mifépristone est “sûre et légale” et que la FDA doit préserver son accès dans plus d’une douzaine d’États.
Les avis juridiques en duel, ainsi que les appels, signifient que l’affaire se retrouvera presque certainement devant la Cour suprême.
Le président Joe Biden s’est engagé la semaine dernière à combattre la décision et a déclaré qu’il s’agissait d’un effort plus large des républicains pour obtenir une interdiction nationale de l’avortement.
Réactions républicaines
Trump et d’autres dirigeants du Parti républicain n’ont pour l’instant pas fait référence à la décision de justice, conscients que des positions trop extrêmes pourraient lui coûter cher aux urnes.
Seul Mike Pence, qui était le vice-président de Trump et un favori parmi les secteurs évangéliques, est sorti pour saluer une décision qui “répare une erreur de 20 ans”lorsque la pilule a été autorisée par les autorités sanitaires.
La décision de la Cour suprême des États-Unis, largement conservatrice, d’annuler le droit à l’avortement en juin dernier a remis la question au centre du débat politique.
Mais selon des sondages cités par l’agence de presse AFP, au moins 60 % des Américains veulent protéger l’accès à l’interruption volontaire de grossesse.