« C’est la raison pour laquelle notre diplomatie a adressé, de manière discrète et répétée, des messages à ces pays frères, en particulier le Niger. Parce que nous sommes convaincus qu’il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point, voire prendre acte». Cette déclaration faite par Patrice Talon le 21 décembre 2023 devant le parlement béninois lors de son discours sur l’État de la nation, donne le ton de ce que doivent être désormais les relations entre les autorités béninoises et nigériennes.
Petit à petit, les faits commencent à confirmer la volonté du Bénin d’adoucir sa position à l’égard du Niger. Depuis le 27 décembre, la suspension de l’importation à destination du Niger à partir du port autonome de Cotonou a été levée par les autorités béninoises. Cette mesure a été prise en raison de “l’amélioration substantielle des conditions opérationnelles de traitement des marchandises au port de Cotonou, notamment la réduction du taux de congestion,” a justifié M. Van Eenoo.
En octobre dernier, le port de Cotonou avait pris une mesure pour interdire les importations à destination du Niger. Malgré les sanctions de la CEDEAO, les marchandises à destination du Niger continuaient d’arriver au port de Cotonou. Ainsi, cette mesure avait été prise pour désengorger le port autonome de Cotonou, dont l’espace de stockage avait atteint 90%.
Aujourd’hui, les travaux de désengorgement ont permis de libérer 30% des espaces portuaires. Le port dispose donc à nouveau d’un espace libre et peut à nouveau recevoir des marchandises, selon des informations reçues des autorités portuaires. Même si, pour le moment, les frontières avec le Niger restent fermées, on peut se demander si le Bénin prend ses distances vis-à-vis des décisions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
