avec le “Corriere” la biographie du physicien qui a créé la bombe atomique – Corriere.it

À l’automne 1942, le général Leslie Richard Groves reçut la mission de se consacrer au top secret «Projet Y» pour construire la bombe atomique. Il avait réussi la naissance du Pentagone à Washington, mais maintenant son plus gros problème était de trouver des conseils scientifiques pour le plan visant à se débarrasser de l’arme la plus puissante jamais conçue. On craignait qu’Hitler ne puisse le réaliser en premier et donc, grâce à une lettre d’Albert Einstein au président Franklin D. Roosevelt, l’armée américaine avait pour tâche de relever le défi ardu, avant tout scientifique. D’après les consultations de Groves, le nom de Robert Oppenheimer puis à l’Université de Californie à Berkeley, un physicien théoricien juif de 38 ans avec une expérience précieuse en Europe. Dans les années 1930, il avait créé « la plus importante école de physique théorique que les États-Unis aient jamais connue » se souvient le prix Nobel Hans Bethe. Il avait également contribué à d’importants résultats scientifiques dans divers domaines, des rayons cosmiques à la théorie atomique, des trous noirs à la mécanique quantique. Le bon homme au bon moment. Groves le rencontra en octobre 1942 et lui donna le poste. Ainsi commença l’histoire du personnage qui, gouvernant la fabrication de la première bombe atomique, conditionna l’histoire. Et le livre le plus important écrit sur sa vie est celui de Abraham País Oppenheimer, en kiosque dès le 18 juillet avec le «Corriere». Pais était un ami et collègue du grand physicien de l’Institute for Advanced Studies de Princeton, pensées et drames partagés qui ont marqué son existence, mais aussi les responsabilités que les scientifiques auraient depuis placées devant leurs découvertes.

Los Alamos, était l’endroit caché au cœur du Nouveau-Mexique choisi par Oppenheimer lui-même où se concentrait le plus grand nombre de cerveaux illustres jamais rassemblés des États-Unis, certains ayant fui l’Europe. Y compris le prix Nobel Enrico Fermi. Dans un régime d’extrême discrétion, ils ont résolu les problèmes posés par le projet appelé Manhattan Project, avec la vitesse et l’empressement à arriver le premier. Le 16 juillet 1945 à 5h30 du matin dans le ciel d’un lieu désertique, appelé Trinity par Oppenheimer lui-même, le champignon noir généré par l’explosion de la première bombe atomique s’est élevé.

Oppenheimer était le seul à porter une veste, « son visage tendu et rêveur, refermé sur lui-même ». Avec les autres scientifiques, “il a vu l’un des événements les plus spectaculaires de l’histoire du monde”, écrit Pais, ajoutant le témoignage du scientifique lui-même : “Quelqu’un a ri, quelqu’un a pleuré, la plupart se sont tus. Puis une ligne du Bhagavadgita, “Je suis devenu la mort, le destructeur des mondes”». Le lauréat du prix Nobel Isidor Isaac Rabi a ajouté: “C’était un spectacle horrible et sinistre, une violence physique effrayante.”

Ce moment va changer les pensées d’Oppenheimer, sa vie et son regard aux yeux bleus, toujours réservé et abstrait. Diplômé de Harvard qui vivait dans une famille aisée, son apprentissage s’est étendu bien au-delà de la science. Il a lu Homère et Platon dans la langue d’origine, entre autres langues qu’il connaissait le sanskrit et des peintures de Van Gogh et Renoir accrochées aux murs de sa maison. La rencontre en 1936 avec Jean Tatlock marqué son avenir. Active au Parti communiste, elle le présente à ses amis de gauche. La grande brune aux yeux gris était une combinaison de beauté et d’intelligence que le scientifique trouvait irrésistible. Mais la relation était tourmentée. Souvent victime d’épisodes dépressifs, elle a disparu pendant des jours et des semaines en torturant Robert, en lui racontant avec qui elle avait été. Malgré cela, ils étaient deux fois proches du mariage. Jusqu’à ce qu’il se suicide.

Pendant ce temps, Oppenheimer a rencontré Katherine (Kitty) Puening à une réception. “Quand elle l’a vu, elle lui a jeté un coup d’œil, puis elle s’est dirigée vers lui et ne l’a plus jamais abandonné” et est devenu son quatrième mari. Le mariage a produit deux enfants, Peter et Toni. Kitty, malheureusement, aimait l’alcool, la vie de famille était un enfer, les relations avec les enfants de plus en plus difficiles et Toni s’est suicidée.

Après le test Trinity, le 6 août 1945 la première utilisation de la bombe atomique détruit Hiroshima et trois jours plus tard Nagasaki. Le double drame a mis Oppenheimer en crise. Il s’opposa au projet d’Edward Teller qui étudiait à Los Alamos un engin encore plus terrifiant, la bombe thermonucléaire à hydrogène, lui rappelant que “les physiciens avaient déjà connu le péché”.

Il était désormais entré sur la scène mondiale, assumant de plus en plus un rôle politique qui lui tenait particulièrement à cœur, avec son entrée dans le Commission de contrôle de l’énergie nucléaire créé par le président Harry Truman. Ici, il a soutenu une vérification mutuelle des armes nucléaires développées entre-temps également par l’Union soviétique, qui a été rejetée par tous. C’en était assez pour trouver des motifs d’inculpation par la commission même dont il était devenu le président. Teller était son principal ennemi. Au Congrès, le sénateur Joseph McCarthy a vu des communistes partout et a accusé le scientifique de transmettre des informations aux Soviétiques. Les procès d’espionnage du physicien Klaus Fuchs et des Rosenberg étaient célèbres à cette époque.

Après une lettre d’accusations remise à J. Edgar Hoover, directeur du FBI, le comité de sécurité du Commissariat à l’énergie atomique met en place un véritable processus pour dépouiller Oppenheimer de l’habilitation de sécurité. Cela s’est passé le 17 mai 1954, malgré la défense d’illustres témoins comme Enrico Fermi. Et le scientifique loué pour avoir défendu l’Amérique avec le projet Manhattan devenait désormais anti-américain et méfiant. Cependant, il a conservé la confiance de ses collègues de l’Institute of Advanced Study de Princeton, qu’il a dirigé pendant de nombreuses années. Ici, il avait ouvert les portes à des personnalités telles que le poète TS Eliot et le mathématicien logicien Kurt Gödel. Seul John Kennedy a réhabilité Oppenheimer en 1963, peu avant qu’il ne soit tué à Dallas, et lui a remis le prix Fermi de physique. Quatre ans plus tard, un cancer de la gorge l’a tué à seulement 63 ans. Cependant, le mythe d’un personnage juste après Albert Einstein est resté.

Il volume

Le livre d’Abraham Pais sort en kiosque avec le «Corriere della Sera» le mardi 18 juillet Oppenheimer. La tragédie d’un scientifique : de la bombe atomique à la guerre froide, en vente au prix de 10,90 euros plus le prix du journal. Le volume, réalisé en collaboration avec l’Oscar Mondadori, est édité par Robert. P. Crease et reste en kiosque pendant un mois. La traduction de l’anglais est de Tullio Cannillo.

L’auteur Abraham Pais (1918-2000) était lui-même physicien, né en Hollande à Amsterdam puis émigré aux États-Unis en 1947 pour travailler à l’Institute for Advanced Study de l’Université de Princeton, où il rencontra personnellement Robert Oppenheimer (1904 -1967 ) et de nombreux autres scientifiques d’un immense prestige. Pais à partir des années soixante-dix se consacre à l’histoire de la physique. Il a publié une biographie d’Albert Einstein,
Subtil est le Seigneur… (traduction de Tullio Cannillo, Bollati Boringhieri, 1986), une de Niels Bohr, Le Danois silencieux (traduction de Daniel Canarutto, Bollati Boringhieri, 1993), et les livres
Einstein a vécu ici
(traduction de Maurizio Bruno et David Mezzacapa, Bollati Boringhieri, 1995) e Portraits de brillants scientifiques (traduction de Stefano Ravaioli, Bollati Boringhieri, 2007). La biographie d’Oppenheimer est cependant restée inachevée en raison de la mort de Pais. Robert a édité la publication et complété le texte. P. Pli. Le volume s’ouvre sur une préface d’Ida Nicolaisen, l’épouse de Pais.

A noter également que le film sortira dans les salles italiennes le 23 août Oppenheimerréalisé par le réalisateur britannique Christopher Nolan, avec l’acteur irlandais Cillian Murphy dans le rôle du grand scientifique.