Deux ans après la pandémie, les consommateurs sont de retour dans les salons de coiffure, mais leurs factures pour des soins capillaires ont augmenté de 15%. Si les hommes payent maintenant jusqu’à 40$ pour une coupe, les femmes peuvent débourser jusqu’à 400$ pour une métamorphose complète.
«Nos fournisseurs ont augmenté leurs prix de 19% au cours des 18 derniers mois. C’est fou! explique Jenny Giroux, propriétaire de Tendance Urbaine à Blainville, au Journal.
«On ne pouvait pas augmenter nos prix à nos clients à la même hauteur. On y est allé avec la logique. Par contre, on fait moins de profits qu’avant.»
Pour Jessica Henri, propriétaire du salon L’Émèchée, les dommages financiers causés par la pandémie ont repoussé la retraite de sa mère de quelques années.
«Auparavant, quand on affichait nos prix, les taxes étaient incluses, explique-t-elle. Là, on ajoute les taxes sur nos prix.
«Maintenant, j’ai des factures détaillées avec les produits utilisés et le temps de la coiffeuse pour expliquer les prix aux clients.»
Des clients différents
En plus d’encaisser des augmentations à plusieurs niveaux, l’industrie de la coiffure a également été confrontée à des changements d’habitude chez ses clients.
«Les gens font plus beaucoup attention à leur portefeuille, explique Mathieu Courtemanche, propriétaire de cinq salons Les Barbares.
«Ils vont acheter leurs produits dans une pharmacie plutôt que de se les procurer dans nos salons. Et la fréquence de leurs coupes s’est allongée.
«Ils vont venir aux cinq semaines au lieu de trois ou quatre. À la fin de l’année, c’est certain que tu vas avoir un manque à gagner.»
Jenny Giroux a observé la même chose.
«Après sa coupe de cheveux, une femme va maintenant préférer se coiffer à la maison, souligne-t-elle. C’est entre 15 à 20$ si elles le font faire au salon. On sent que les gens coupent dans leurs dépenses. La COVID a été une épreuve, mais avec le creux de vague qui est annoncé, ça s’annonce pour être pire.»
La propriétaire de Tendance Urbaine, Jenny Giroux, est dépassée par la hausse des coûts des produits pour la coiffure.
PHOTO Jenny Giroux
Une tendance lourde
Les propriétaires des salons doivent également composer avec des enjeux de main-d’œuvre depuis la fin de la pandémie.
«C’est ce qui nous a fait le plus mal, raconte Mathieu Courtemanche. Durant la pandémie, les employés ont commencé à faire des coupes à domicile durant la période où on n’était pas ouverts au maximum de notre capacité. Il y en a d’autres qui se sont loué des studios avec un petit loyer.
«Ils se sont dit: “Pourquoi je donnerais la moitié de ma paye à un salon?”»
Jessica Henri, propriétaire du salon L’Émèchée, a changé son modèle pour contrer la pénurie de main-d’œuvre.
PHOTO Mathieu Boulay
En raison de cette tendance lourde, plusieurs chaises demeuraient vides dans les salons.
«J’ai décidé de louer des chaises. Ils veulent tous des horaires différents, précise Jessica Henri. Ils veulent faire ce dont ils ont besoin, mais pas plus.
«Malgré tout, c’est un modèle d’affaires qui fonctionne bien. Je n’ai pas eu le choix de lâcher prise sur la situation.»
Des augmentations depuis la pandémie
Avant la pandémie
- Coupe pour hommes: 32$
- Coupe + barbe: 43$
- Coupe femmes: 35$
- Coloration : 47$
- Coloration, coupe, mise en plis + mèches: 275$
Après la pandémie
- Coupe pour hommes: 37$
- Coupe + barbe: 49$
- Coupe femmes: 42$
- Coloration : 55$
- Coloration, coupe, mise en plis + mèches: 350$ à 400$ (selon la longueur, l’épaisseur des cheveux, le nombre de papiers utilisés pour les mèches)
#Deux #ans #après #pandémie #des #coupes #cheveux #chères #jamais
publish_date]
