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Aube : l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète

Aube : l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète

Dans son odyssée, le jeune Sénégalais Malal trouve sur son chemin un vieil aveugle, perdu au milieu des rochers. Quand il lui confesse ses douleurs, la perte de sa mère et ses insomnies, le vieillard lui répond : « ne me raconte pas, montre-moi ! » Alors, Adama Diop, qui incarne Malal, nous montre son « odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète ». Sur grand écran tout d’abord, dans une partie filmée comme un moyen-métrage, accompagné en direct d’un quatuor, avec violon, violoncelle et ngoni (la guitare traditionnelle malienne) et des poèmes du comédien. Malal divague dans un Dakar tumultueux, ressasse la mort de sa mère et rêve d’une figure fantasmagorique jusqu’à la folie. « Pars ! » lui ordonne sa grand-mère, après un rituel ancestral où l’eau et le sang coulent sur le corps de Malal, au rythme des percussions et des danses projetées en arrière-plan. Les images filmées disparaissent alors, et le conteur nous relate la traversée apocalyptique du jeune Sénégalais vers l’Europe.

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Du Sénégal vers l’Europe
Avec des tableaux minimalistes mais saisissants, portés par les implorations puissantes des passagers, le spectateur est ensuite plongé dans une tempête où l’âme et la vie se perdent lentement. Puis, tandis que les dialogues se font plus ancrés dans le réel, Malal évoque ses mois passés dans un camp de réfugiés en Grèce, avant de rejoindre une « capitale européenne » et de voir sa vie basculer à nouveau le temps d’une opération de police. En près de trois heures, derrière et devant la caméra, un micro à la main pour slamer les textes de l’apprenti poète, Adama Diop narre Aube (l’aube en wolof), « l’histoire d’un homme avant que l’on ne l’enferme dans le mot « migrant » ». Un dispositif vidéo et sonore immersif fait se succéder des scènes parfois intenses, parfois contemplatives, quitte à perdre un peu le spectateur. Qu’importe, le metteur en scène et comédien sait toujours le surprendre et le ramener sur le chemin de son voyage initiatique.

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Une nuit festive pour prolonger le spectacle
Un voyage qui se poursuit, ce vendredi 23 février, avec la première édition d’Envisager la nuit, proposant, de 22 heures 30 à 7 heures du matin, des débats, concerts et performances artistiques participatives. « L’idée de ce festival part d’une question un peu naïve : est-ce que les questions qui fâchent pendant la journée pourraient être mieux abordées pendant la nuit ? », s’interroge sa créatrice, la directrice Caroline Guiela Nguyen. La nuit apporterait-elle une tranquillité d’esprit ? « Je ne suis pas sûre doute-t-elle au téléphone, c’est justement la question que je pose et peut-être que les discussions seront très animées ». La directrice l’assure, il ne s’agit pas d’une lubie d’insomniaque mais bien de la continuité de son projet artistique et pédagogique. « Concrètement, on offre à boire, à penser, à discuter », gratuitement et pour tout public, passants curieux, étudiants de sortie, chauffeurs de taxi en fin de service… Au menu des débats cette année, menés par les étudiants de l’école du TNS, la langue sur les plateaux de théâtre. Comment influence-t-elle les formes esthétiques ? Faut-il effacer les accents ? Mais aussi : faut-il mettre un avertissement sur certains contenus à l’entrée des salles ? Qu’est-ce que l’appropriation culturelle ? Adama Diop sera présent parmi les invités et évoquera son spectacle en langue wolof, mais aussi Tiago Rodrigues, directeur du festival d’Avignon, ou encore l’autrice franco indienne Shumona Sinha.

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Envisager la nuitdu vendredi 23 février à 22 heures 30 au samedi 24 février à 7 heures du matin. Entrée libre et gratuite.
Fajar ou l’odyssée de l’homme qui rêvait d’être poète, jusqu’au 24 février au Théâtre National de Strasbourg, puis du 28 février au 9 mars à la Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, les 12 et 13 mars au Théâtre de l’Agora à Évry, les 20 et 22 mars à Théâtre du Nord à Tourcoing, les 27 et 28 mars au Théâtre 71 à Malakoff, et le 4 avril à L’Azimut à Antony.
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