Au Maroc, des médecins désespérés et submergés par les besoins des survivants du tremblement de terre

Au Maroc, les secouristes et les médecins tentent désespérément de répondre aux besoins des survivants du tremblement de terre de vendredi.

Au moins 2.862 personnes ont été tuées et plus de 2.500 ont été blessées dans le séisme, selon un bilan officiel publié lundi soir.

Les médecins sont confrontés à un nombre élevé de patients mais disposent de peu de ressources pour les soigner. Des patients auraient été déplacés hors des centres médicaux et dans des tentes en raison des menaces posées par les répliques.

À Amizmiz, petite ville située à environ 55 km au sud de Marrakech, un hôpital soignant les Marocains blessés lors du tremblement de terre fonctionne depuis une tente dressée sur l’asphalte, sous un soleil de plomb, et ne compte qu’une douzaine de lits.

Dès qu’un lit se libère, il est à nouveau rempli, car de plus en plus de patients arrivent des villages situés au pied des montagnes du Haut Atlas.

L’hôpital peut prendre en charge les soins médicaux de base. Mais les médecins “ne peuvent pas tout soigner ici”, explique à l’AFP l’ophtalmologiste Doha Hamidallah.

« Nous nous occupons des traitements primaires tels que les sutures et les fractures. Mais les cas plus graves sont envoyés au CHU de Marrakech, à une cinquantaine de kilomètres, précise-t-elle.

Des infirmières fatiguées et débordées font face au flux de nouveaux patients arrivant dans des ambulances privées, publiques ou militaires.

D’autres distribuent des médicaments à ceux qui en ont besoin, principalement des personnes diabétiques.

“Nous devons également soigner les patients qui n’ont pas été directement blessés par le séisme, mais qui n’ont pas pu obtenir leurs médicaments”, a déclaré à l’AFP Christophe, un soignant du Croissant-Rouge marocain.

Les premières heures qui ont suivi le séisme ont été difficiles à gérer pour le petit hôpital.

« En termes de coordination, nous ne pouvions que suivre le courant », a déclaré le Dr Hamidallah.

Les sauveteurs marocains, soutenus par des équipes d’Espagne, de Grande-Bretagne, du Qatar et des Émirats arabes unis, sont désormais confrontés à un contre-la-montre.

“La grande difficulté réside dans les zones éloignées et difficiles d’accès, comme ici, mais les blessés sont évacués”, a déclaré à l’AFP Annika Coll, qui dirige l’équipe espagnole, dans la communauté sinistrée de Talat Nyacoub.

L’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour l’enfance, a déclaré mardi que près de 100 000 enfants avaient été touchés par le puissant séisme.

Le séisme de magnitude 6,8 a eu lieu vendredi peu après 23 heures, à un moment où la plupart des enfants et des familles dormaient à la maison.

Les enfants représentent près d’un tiers de la population marocaine, mais l’Unicef ​​ne dispose pas du nombre exact de personnes tuées et blessées.

Mise à jour : 12 septembre 2023, 7h40