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Au Brésil, des feux «hors de contrôle» ravagent le havre de biodiversité du Pantanal – Libération

Au Brésil, des feux «hors de contrôle» ravagent le havre de biodiversité du Pantanal – Libération
Depuis plusieurs semaines, des incendies ravagent le centre-ouest du Brésil et notamment le parc national du Pantanal, au cœur de l’Amazonie. Les nombreux animaux qu’il abrite, en particulier le jaguar, sont mis en péril.

Le jaguar, félin emblématique de l’Amazonie, est cerné par les flammes. Depuis plusieurs semaines, de gigantesques nuages de fumée s’élèvent dans le sud du Brésil, notamment au Pantanal, cette réserve naturelle du sud de la forêt amazonienne, plus grande zone humide de la planète et sanctuaire de biodiversité. Du 1er au 12 novembre, les satellites de l’Institut brésilien de recherches spatiales (Inpe) ont détecté pas moins de 2 256 foyers d’incendie dans la région, soit 11 fois plus qu’il y a un an.

Le Parc de la Rencontre des eaux, dans l’Etat de Mato Grosso, est l’une des zones les plus touchées. Cette région du centre-ouest abrite la plus grande concentration de jaguars au monde. Depuis plus d’un mois, 32 % de la surface du parc a été atteinte par les flammes, selon les données recueillies par l’ONG Centre de Vie. L’autre front des incendies se trouve au Parc national du Pantanal, dans le même Etat, dont 24 % de la surface a brûlé.

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«La situation est totalement hors de contrôle, et ces deux fronts devraient se rencontrer prochainement, s’alarme le biologiste Gustavo Figueiroa, 31 ans, dirigeant de l’ONG SOS Pantanal. Avec la vague de chaleur et les vents violents, la situation va certainement s’aggraver. […] L’impact est si fort qu’il est difficile à mesurer. Le Pantanal est une région habituée aux incendies. Normalement, elle est capable de se régénérer naturellement, mais là, on n’avait jamais vu un enchaînement d’incendies avec une telle fréquence.»

Le long de la Transpantaneira, route de terre battue qui traverse le Pantanal, les scènes de désolation se multiplient. Ce qui devrait être une zone complètement inondée se résume à un petit étang. Quelques caïmans y nagent tant bien que mal. Hors de l’eau, la carcasse d’un reptile en voie de décomposition est cernée de dizaines de mouches. Dans une zone boisée totalement calcinée, un porc-épic mort repose sur un tapis de cendres. «Il est probablement mort en inhalant de la fumée», analyse Aracelli Hammann, vétérinaire d’une équipe de bénévoles du Groupe de secours d’animaux lors de désastres.

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«Effet domino» pour le jaguar

Qui est responsable de ces incendies ? Nul autre que l’action humaine, selon les spécialistes, qui mettent en cause l’utilisation de la technique du brûlis pour l’expansion agricole. En cette fin d’année, la situation a été aggravée par une sécheresse exceptionnelle. Les défis logistiques sont énormes : la plupart des sites touchés par les flammes ne sont accessibles que par bateau.

«Nous avons vu beaucoup d’animaux morts, des insectes, des animaux amphibiens, des petits mammifères, qui n’arrivent pas à s’enfuir, énumère Gustavo Figueiroa. Ils font partie d’une chaîne alimentaire et la mort de tout animal cause un effet domino, jusqu’à atteindre le jaguar, qui est au sommet de la chaîne.»

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Au milieu d’une clairière, des singes se ruent vers les bananes et les œufs déposés pour eux par des bénévoles. «Avec les incendies, l’offre naturelle d’aliments n’est plus disponible pour les animaux qui ont réussi à fuir les flammes», explique Jennifer Larreia, 33 ans, présidente de l’association É o Bicho. Lors des incendies historiques qui avaient dévasté la région en 2020, son ONG avait distribué 300 tonnes de fruits en cinq mois.

Le Pantanal s’étend sur une surface de plus de 170 000 km² sur les territoires du Brésil, de la Bolivie et du Paraguay. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), cette réserve naturelle abrite 656 espèces d’oiseaux, 159 de mammifères, 325 de poissons, 98 de reptiles, 53 d’amphibiens et plus de 3 500 espèces de plantes.

2023-11-14 14:48:03
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