Nouvelles de l’ONS•aujourd’hui, 20:32
L’organisation paysanne LTO Nederland s’inquiète l’intention de Bruxelles mettre fin à la position exceptionnelle des Pays-Bas pour l’épandage de fumier. Pendant des années, les agriculteurs néerlandais ont été autorisés à épandre plus de fumier sur leurs terres que leurs collègues des autres États membres.
Selon des sources, la Commission européenne veut s’en débarrasser dès l’année prochaine. Les engrais se retrouvent dans les eaux souterraines et de surface, ce qui entraîne une détérioration de la qualité de l’eau. Aux Pays-Bas, la qualité de l’eau est mauvaise depuis des années.
“Pour les éleveurs, cela signifie qu’ils doivent échanger leur fumier contre de l’engrais”, déclare le président de LTO, Sjaak van der Tak. “Cela veut dire que le revenu des éleveurs, mais aussi des agriculteurs, diminue en moyenne de 20 000 euros.”
L’éleveur de bétail Jack Rijlaarsdam de Stompetoren le confirme. S’il veut garder les 180 vaches qu’il a maintenant, il faut se débarrasser de l’excédent de fumier. Ajoutez à cela le coût d’achat d’engrais. Cela lui coûtera des dizaines de milliers d’euros supplémentaires. Il ne veut pas non plus garder moins de vaches, car alors son entreprise ne sera plus rentable.
Aide-t-il?
On peut se demander si la mesure prise par Bruxelles contribuera à améliorer la qualité de l’eau. “Si cela conduit les agriculteurs à élever moins de bétail, cela pourrait conduire à une amélioration de la qualité de l’eau”, explique le chercheur Jan Dijkstra de l’Université et de la recherche de Wageningen. “Mais si les agriculteurs utilisent davantage d’engrais, cela pourrait aggraver la situation de l’azote.”
Bruxelles réclame depuis un certain temps la fin de la position exceptionnelle néerlandaise. Le ministre de l’Agriculture, Henk Staghouwer, a mis en garde les agriculteurs à ce sujet. Son ministère essaie de sauver ce qui peut l’être en se concentrant sur une élimination progressive. L’espoir est que les Pays-Bas n’auront pas à commencer à arrêter progressivement l’épandage de fumier et qu’ils devront se conformer pleinement aux exigences européennes vers 2026, ou de préférence un peu plus tard. Ensuite, l’ajustement peut aller de pair avec l’approche de l’azote. Avec cette approche, l’objectif est aussi d’avoir moins de bétail, et donc moins de fumier.
Il y a deux ans, 19 000 entreprises bénéficiaient de la position exceptionnelle des Pays-Bas.