Longtemps, nous avons cru exercer dans un pays où prévalait une vision solidaire de la médecine. Laissons l’humanisme, l’altruisme et tout autre grand sentiment à ceux qui aiment à s’en draper. Non, tout simplement solidaire. Jeunes, nous nous levions tôt et ne comptions pas nos heures à l’hôpital. On y faisait de la recherche, l’art de flirter avec les secrets des dieux. On disposait de ce que la médecine exigeait alors pour sa bonne pratique. On avait le sentiment de travailler dans un pays qui avait su mieux que d’autres organiser son système médico-social alors loué comme étant le meilleur du monde. Nous étions dans les années quatre-vingt. Jamais nous n’aurions pu imaginer que, parvenus en fin de carrière, nous aurions à écrire les lignes qui suivent.
Quand les boomers étaient internes, l’hôpital dans son ensemble disposait de beaucoup de lits. Gros employeur, l’hôpital coûtait cher, à une époque où la construction européenne exigeait l’adoption d’une grammaire économique commune, c’est-à-dire l’orthodoxie libérale d’inspiration anglo-saxonne. En Grande-Bretagne, les patients avaient déjà découvert les listes d’attente et venaient se faire opérer chez nous, quand ils pouvaient se l’offrir. La médecine n’avait pas de prix, mais il devenait de plus en plus évident qu’elle avait un coût. Et ce coût échappait encore à la vision comptable analytique propre à la conception économique d’un monde jugé moderne. Pourquoi la santé ne serait-elle pas une activité […] Lire la suite
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2023-09-23 12:00:00