La migration est également un facteur qui a conduit l’extrême droite italienne à gagner du terrain. Une méfiance croissante envers le fonctionnement de la démocratie est également observée, comme le souligne Pierre Vercauteren.
Par ailleurs, les partis d’extrême droite adoptent aujourd’hui des stratégies différentes, notamment avec des figures telles que Tom Van Grieken pour le Vlaams Belang en Belgique, ou Jordan Bardella pour le Rassemblement National en France, qui ont des visages d’ “gendre idéal” et attirent un nouvel électorat.
La question se pose de savoir si l’extrême droite dominera les élections européennes. En Allemagne, selon les derniers sondages, le parti d’extrême droite AfD se classe deuxième avec 21% des intentions de vote. En France, une enquête Ipsos place le Rassemblement National de Marine Le Pen en tête des élections européennes, avec 29% des voix.
Dans ces pays, l’extrême droite s’enracine durablement dans le paysage politique. Seule exception en Europe : la Pologne, où la droite ultraconservatrice a été battue par l’opposition centriste après 8 ans au pouvoir. Cependant, le parti populiste reste très puissant en Pologne.
En Belgique, les sondages indiquent que le Vlaams Belang recueillerait près de 28% des suffrages aux prochaines élections. Selon Pierre Vercauteren, il existe une pluralité d’extrême droite, spécifique à chaque pays en fonction de son évolution.
Il peut aussi y avoir des spécificités au sein d’un même pays, comme en France où l’extrême droite d’Eric Zemmour diffère de celle du Rassemblement National. Il existe donc différents degrés d’extrême droite, comme en témoignent les bannières des différents partis au Parlement européen.
La montée de l’extrême droite pose-t-elle une menace pour la stabilité en Europe? Dans 9 des 27 pays de l’Union européenne, l’extrême droite a dépassé les 20% aux dernières élections législatives. Pour Pierre Vercauteren, tant qu’ils n’ont pas la majorité, ce n’est pas un problème immédiat, mais cela entraîne un affaiblissement des autres partis et peut rendre la formation de coalitions plus complexe.
En Belgique, le Vlaams Belang semble bien parti pour être le premier parti en Flandre, tandis qu’en Wallonie, une petite progression de l’extrême droite est envisageable sans que cela ne se traduise par une domination politique.
En conclusion, la montée de l’extrême droite en Europe, prônant le nationalisme, l’anti-immigration et l’euroscepticisme, semble être une tendance durable dans le paysage politique européen.
