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Ainsi “ressuscite” la Pyramide de Tirana, le dernier monument de l’Albanie communiste – Corriere.it

Ainsi “ressuscite” la Pyramide de Tirana, le dernier monument de l’Albanie communiste – Corriere.it

2023-09-02 23:03:33

De Francesco Battistini

Elle a été commandée par Hoxha, conçue par sa fille et inspirée de celles des pharaons. Après la chute du régime, c’était une discothèque, une salle de sport et le quartier général du commandement de l’OTAN pendant la guerre au Kosovo. Ce sera désormais une plaque tournante pour les startups technologiques

Comme les égyptiens, mais avec moins d’histoire. Comme ceux du Mexique, mais avec moins de mystère. Comme celui du Louvre, mais en plus laid. Vue d’en-haut, la pyramide de Tirana a la forme du grand aigle à deux têtes qui célèbre le drapeau albanais. Vu d’en bas, il a la forme d’une petite ziggourat qui se perd au centre du bord de la rivière, la Lana.

Vu aujourd’hui, la lourde mémoire d’un dictateur et de ses délires: Le dernier monument européen de l’ère communiste – explique Léon Cika, autrefois grand commissaire du régime – qui a été érigé un an seulement avant la chute du mur de Berlin. Aujourd’hui, son nom officiel serait le Centre des Congrès Pjeter Arbnori, mais personne ne l’a jamais appelé ainsi aussi parce que personne ne sait plus qui était le constitutionnaliste Arbnori, alors que tout le monde se souvient très bien de ce que cet éco-monstre tout en marbre qui décore le boulevard Dshmort. et Kombit, l’Avenue des Martyrs de la Nation : la Pyramide, le dernier morceau restant du stalinisme-maoïsme albanais.

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Un dôme de verre, 12 000 mètres carrés de conteneurs empilés, des toboggans en béton. Le tombeau de l’époque Hoxha. Qui après tant de controverses et de discussions — il faut le démolir, symbole du communisme !, il faut le sauver, une icône du XXe siècle ! il a finalement décidé de le laisser là où il était. Et de transformer, de ce mausolée de la collectivisation d’autrefois, en un sanctuaire de la mondialisation qui viendra.

une œuvre architecturale sans égal, dit le maire, Erion Veliaj, et la reprise avec des capitaux américains sera confiée à un archistar hollandais, Winy Maals : des arbres, des escaliers mécaniques, des fontaines, beaucoup de verre qui donne de la lumière. Nous en ferons un centre de formation pour les jeunes. Enseigner la robotique, l’animation, les logiciels. Car Tirana devra devenir la ville du Big Data, des gamins qui parlent Java, des start-up informatiques. Nous voulons être le Tel Aviv des Balkans.

La Pyramide est là depuis 1988. Depuis que le dictateur le plus paranoïaque et le plus fou d’Europe de l’Est l’a laissée en héritage aux peuples les plus isolés et les plus meurtris de l’autre côté du rideau de fer. Juste avant sa mort, Enver Hoxha a chargé sa fille et son gendre, architectes, de réaliser les travaux.

Il a fallu trois ans pour l’inaugurer, finançant les très pauvres caisses de l’État et installant à l’intérieur un musée célébrant le Petit Timonier, agrandissements et phrases historiques, à deux pas des palais présidentiel et gouvernemental. Dans cette Albanie coupée du monde, personne n’était trop surpris par une telle mégalomanie. Et de toute façon, personne n’a dit un mot : c’était un régime qui, en quarante ans, avait fait taire six mille dissidents et les avait pendus. Et quant à la folie, il a élevé des statues à Hoxha et avait déjà construit 750 000 bunkers un peu partout, pour se défendre contre des invasions soviétiques, chinoises, italiennes très improbables…

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C’était une Tirana sans voitures où sur l’avenue des Martyrs passaient principalement des charrettes tirées par des ânes, les mosquées étaient fermées parce que l’athéisme était l’État et le merveilleux bazarl’ancien marché ottoman, avait été rasé parce que le marché était un fléau occidental.

Avec la chute du communisme, c’était un miracle que la pyramide de Hoxha n’ait pas été piratée: pillé et vidé, Gianni Amelio l’a utilisé dans les années 90 pour faire le tour de l’Amérique et les journalistes en ont fait une métaphore facile des pyramides financières effondrées qui secouaient le pays. Au fil des décennies, la Pyramide est restée abandonnée à des destins divers.

Le premier à vouloir le démolir fut Sali Berisha, l’éternel ancien président. Le premier à le défendre fut Edi Rama, l’actuel premier ministre.. Et lorsque la spéculation immobilière a commencé à faire de nous un nouveau parlement, un théâtre national ou un autel de la patrie, lorsque les Saoudiens se sont manifestés pour en prendre le relais avec un chèque de cent millions d’euros, c’est alors que l’aigle de Schipetara a rouvert fièrement ses ailes, prête à défendre son passé aussi tragique soit-il : groupes Facebook, pétitions, manifestations. Maintenant, la dernière idée : en cet été de l’Albanie retrouvéedestination des touristes low-cost et des premiers ministres en vacances, pourquoi ne pas faire du sarcophage de Hoxha l’occasion d’une renaissance ?

Paraphrasant Napoléon : Albanais, quarante ans d’histoire vous regardent du haut de cette pyramide. Assurez-vous de bien faire les choses.

2 septembre 2023 (changement le 2 septembre 2023 | 22:03)



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