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Affaire d’espionnage en Autriche : Révélations sur l’agent russe Egisto Ott

Affaire d’espionnage en Autriche : Révélations sur l’agent russe Egisto Ott

Nid d’espions pendant la guerre froide, Vienne n’a visiblement rien perdu de sa réputation en dépit de la chute du rideau de fer. L’arrestation, vendredi 29 mars, d’un ancien agent des services de renseignement autrichiens suspecté de collaborer depuis des années avec la Russie suscite des remous inédits dans ce pays d’Europe centrale qui, derrière sa « neutralité » revendiquée, reste la cible d’opérations d’infiltration de Moscou, aux niveaux politique, économique et sécuritaire.

Après avoir reconnu, le 5 avril, que l’affaire en question constitue « un problème de sécurité nationale », le chancelier conservateur, Karl Nehammer, a annoncé un durcissement de la très permissive législation anti-espionnage locale. Sa ministre de la justice, l’écologiste Alma Zadic, qui a déclaré vouloir en finir avec l’image de « havre de paix pour les espions » de son pays, a notamment promis de présenter un projet de loi pour augmenter le plafond des peines pour espionnage, actuellement fixé à cinq ans maximum.

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Il faut dire que les révélations qui s’enchaînent chaque jour, ou presque, dans la presse depuis le 29 mars, sur les activités de l’ex-agent arrêté, nommé Egisto Ott, sont à peine croyables. Désormais en détention provisoire, cet ancien agent spécialisé dans la surveillance de l’extrémisme au sein de l’ex-Office fédéral pour la protection de la Constitution (BVT en allemand) est accusé par le parquet de Vienne d’avoir « recueilli des renseignements secrets provenant de bases de données de la police dans le but de les transmettre à des représentants des autorités russes » selon le mandat d’arrêt révélé par l’hebdomadaire Vaciller.

Etonnamment blanchi

Connu pour avoir trempé dans d’innombrables barbouzeries depuis plus de dix ans, M. Ott, 61 ans, avait, certes, été suspendu du BVT dès 2017, à la suite de renseignements des services alliés sur la façon dont il avait revendu aux Russes, pour plusieurs dizaines de milliers d’euros, des informations confidentielles tirées des bases de données occidentales. Mais il avait ensuite été étonnamment blanchi par la justice pour ces faits, puis réintégré dans un autre service du ministère de l’intérieur. Tout cela en continuant, en parallèle, ses activités occultes pour la Russie, selon les enquêteurs.

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Des renseignements partagés début 2024 par le Royaume-Uni ont néanmoins fini par faire réagir les autorités autrichiennes. L’année précédente, les services britanniques avaient arrêté une cellule de citoyens bulgares travaillant en secret depuis leur territoire pour l’ancien manageur du défunt service de paiement en ligne Wirecard, le célèbre Jan Marsalek.

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