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Ada d’Adamo est partie, mais son livre va faire un très long voyage

Ada d’Adamo est partie, mais son livre va faire un très long voyage

Après tout, la vie c’est ça : des jours volés à la mort, le plus grand nombre possible, le plus beau possible. Ada D’Adamo dans sa courte vie a été beaucoup de choses, même une danseuse en tant que fille. Il a travaillé au théâtre, longtemps avec Mario Martone, et dans des maisons d’édition. Il était la personne en qui tout le monde avait confiance, pour sa précision, son intelligence et sa grâce. C’est la femme d’Alfredo et la mère de Daria qui ont hérité du sourire d’Ada. “Tu es Darya. Vous êtes d’air. L’apostrophe vous transforme en une substance légère et impalpable. En ton nom un destin qui ne fait pas de toi une créature terrestre, car tu n’as jamais connu la force de gravité qui t’appelle sur terre”. Ada est morte ce soir, mais elle nous a laissé ce livre, « Come d’aria », dont je suis tombée amoureuse dès la première lecture. Et pas seulement moi. Loretta Santini l’a voulu immédiatement pour sa maison d’édition, Elliot, et les jurés du prix Strega l’ont accepté par douzaines. Un livre qui fera encore un très long voyage, rencontrera des lecteurs, restera dans notre mémoire.

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J’aimerais pouvoir le décrire, mais sa force est précisément la voix qu’Ada d’Adamo lui a donnée. Quand j’essaie de le dire, je me surprends toujours à dire la même chose : lisez-le. Car ce livre, comme tous les livres de grands écrivains, n’est pas fait de ce qu’il raconte, mais de cette voix que je disais. La voix d’une mère en colère, irréductible, qui aime à la folie son enfant magique mais ne perd jamais de vue la raison, n’oublie jamais la douleur. Une mère qui à un certain moment de ce parcours dans la fatigue – entre les hôpitaux, les traitements, l’impolitesse de certains médecins et la sensibilité des autres, un parcours dans lequel elle, Alfredo et Daria sont seuls, désorientés, très fatigués – tombe malade d’elle propre temps. Et même la description de cette nouvelle épreuve qui la bouleverse répond aux mêmes critères : lucidité et amour. Car c’est ainsi qu’écrit Ada d’Adamo, sous le signe de ces deux divinités : la lucidité et l’amour.

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Son intelligence cherche, enquête, parle, construit et détruit, son cœur accueille, réchauffe, embrasse. Lorsque le livre, grâce à la sensibilité de l’éditeur, est sorti rapidement car il n’y avait pas de temps à perdre, ce que nous tous, lecteurs privilégiés du manuscrit, savions déjà, s’est produit. Mais nous ne nous parlions même pas : tous les lecteurs, tous ceux qui ne se laissaient pas effrayer par l’intensité du thème, y reconnaissaient un livre d’une qualité extraordinaire. Extraordinaire au sens littéral : hors du commun. Il n’y a pas de page, il n’y a pas de phrase dans ce livre qui ne submerge par la force et la pietas, mais surtout par l’immense savoir littéraire. Le travail sur l’incandescence de l’histoire est celui d’un miniaturiste, qui ne manque pas un adjectif, un verbe, rien ne s’échappe de la juridiction de la littérature dans ce livre. Qui est aussi une longue lettre à sa fille, et se termine ainsi : « Vais-je finir par me dissoudre en toi ? Je suis Ada. Je serai D’air…». Et encore une fois, la chose la plus sensée que je puisse dire est : lisez-le. C’est le cadeau que nous a laissé Ada d’Adamo, et c’est un cadeau immense.

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