(Agence Ecofin) – Dans l’actualité santé en Afrique cette semaine : épidémie croissante de mpox en RDC, lutte contre la rougeole au Nigeria et au Sénégal, campagne de vaccination contre la diphtérie au Tchad. Au Burkina, on fait le point des défis de traitement de l’épilepsie. En parallèle, sur l’île Maurice, la montée des cas de dengue suscite des inquiétudes quant à une possible endémicité de la maladie.
Epilepsie : les défis de traitement en Afrique et au Burkina
Au Burkina Faso, 11 personnes sur 1000 sont touchées par l’épilepsie depuis 1993, dont la plupart ne bénéficient pas d’un traitement adéquat. C’est ce qu’a partagé avec le public la Ligue Burkinabé contre l’épilepsie, qui a organisé une séance de sensibilisation le lundi 12 février 2024 à Kombissiri (province du Bazèga), visant à éduquer les élèves du lycée provincial de Kombissiri sur l’épilepsie. C’était dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre l’épilepsie, qui se tient chaque deuxième lundi du mois de février. Selon le Pr Anselme Dalbigou, président de la Ligue, la maladie reste stigmatisée en Afrique, ceci en raison de croyances surnaturelles. Avec environ 9‰, la région subsaharienne a un taux de prévalence deux fois supérieur à celui du reste du monde. A cela il faut ajouter que 2/3 des sujets n’ont pas un traitement adéquat en Afrique.
« Une personne épileptique qui ne suit pas le traitement va développer des formes graves d’épilepsie, dont l’état de mal épileptique. Cet état est dangereux parce que les crises ne s’arrêtent pas et le patient peut en mourir. Il y a également des complications d’ordre psychologique, les troubles de la mémoire »indique-t-on. La maladie touche du reste aussi bien les enfants que les personnes âgées, étant une atteinte neurologique se manifestant par des crises, nécessitant une répétition des crises espacée d’au moins 24 heures pour être diagnostiquée. Une diversité de manifestations est liée à l’épilepsie, notamment la tonico-clonique généralisée (raidissement et une contraction soudaine des muscles) qui est la plus courante au Burkina Faso. Quelque 70 millions de cas d’épilepsie sont recensés dans le monde au total.
Mpox : déjà plus de mille cas en RDC cette année
Depuis le début de l’année 2024, la République démocratique du Congo (RDC) a enregistré 1134 cas suspects de mpox (ou monkeypox), sur fond de hausse, avec 99 décès, selon le directeur du Programme national de lutte contre cette maladie. Lors d’une réunion sur l’appui à la réponse nationale aux épidémies de choléra et de mpox, le Dr Robert Shungu a noté une augmentation annuelle des cas. Dans le pays, les provinces les plus touchées incluent le Bas-Uele, l’Équateur, le Kasaï, Kinshasa, le Maï-Ndombe et d’autres. Parmi ces cas, les enfants de moins de 15 ans représentent 68 % des cas suspects, avec une prédominance chez les garçons, alors que la transmission est devenue principalement sexuelle.
La variole du singe, anciennement connue sous le nom de variole du singe, réapparaît au Congo. Est-ce que quelque chose sera différent cette fois-ci ? – #mpox #vax #congo #Afrique
— Martha Young- JD, MBA, N95-purifier l’air : (@mryoung151) 24 janvier 2024
Pour les soignants, les défis comprennent la centralisation des centres d’analyses, le retard dans la détection biologique et la rupture de stock de matériel. En termes de perspectives, le programme prévoit l’actualisation du Plan de réponse au mpox et l’amélioration de la surveillance One Health. Dans le même temps, la RDC a recensé déjà 3414 cas de choléra depuis le début de l’année.
Nigeria : pic de rougeole à Maiduguri
Au Nigeria, Médecins Sans Frontières (MSF) signale un pic de cas de rougeole, avec plus de 9600 patients atteints de rougeole recensés dans les
Il y a une épidémie de rougeole à Maiduguri, au Nigeria. Plus de 7 000 cas ont été signalés en 2023 et les responsables médicaux s’inquiètent car ce nombre continue d’augmenter cette année. Nous avons visité le
@MSF_Afrique de l’Ouest l’installation gérée à Gwange III pour évaluer la situation.— HumAngle_ (@HumAngle_) 13 février 2024
« Malgré les efforts de vaccination, cette situation inquiétante appelle à un renforcement rapide des campagnes de vaccination de routine », a déclaré Abdulkareem Yakubu, responsable de la communication sur le terrain de MSF, dans une déclaration envoyée à Premium Times. « Nous n’attendions pas une telle affluence de patients, particulièrement à la fin de l’année [2023] », a expliqué Abdulwahab Mohamed, coordinateur médical de MSF, en référence aux 3965 patients traités d’octobre à décembre, soit près de 3 fois plus que pour la même période en 2022, ajoute-t-on. Pour rappel, la rougeole est l’une des maladies virales les plus contagieuses au monde. Infectant les cellules immunitaires, le virus se propage rapidement dans tout le corps et finit par affecter le système respiratoire.
Tchad : vaccination contre la diphtérie à Batha
Au Tchad central, le Ministère de la Santé Publique a lancé une campagne de vaccination contre la diphtérie, dans la région de Batha, en collaboration avec MSF.
La campagne de vaccination vient en réponse à une épidémie qui sévit actuellement dans la zone. En effet, depuis juin 2023, plus de 825 cas de diphtérie et 36 décès ont été enregistrés dans le pays.
Tchad : intervention contre une épidémie de diphtérie dans le Batha pic.twitter.com/i5l76ai09g
— Informations sur Alwihda (@alwihdainfo) 6 février 2024
« La diphtérie est une maladie infectieuse hautement contagieuse sans traitement rapide, et le risque de décès est très élevé », explique Dr. Elie Fokzia, Délégué Régional de la Santé pour Batha. La vaccination reste le meilleur moyen de se protéger contre la diphtérie, mais de nombreux enfants échappent encore à la vaccination de routine et restent vulnérables. L’opération de masse a démarré le 29 janvier 2024, visant à vacciner environ 25 000 personnes âgées de 6 mois à 40 ans dans les zones les plus à risque de la région de Batha. Au total, 24 489 personnes ont été vaccinées contre la diphtérie, soit une couverture de 99,74 %. En plus de la vaccination, MSF mène des campagnes de sensibilisation et de prévention auprès de la population. Notons du reste que le Tchad n’est pas le seul pays de la zone sahélienne affecté par le retour de la maladie, on compte également des voisins comme le Niger et le Nigeria, exposés depuis 2022.
Sénégal : vaccination contre la rougeole à Kaolack
Au Sénégal, sept cas de rougeole ont été détectés à Kaolack. Le médecin-chef du district de santé a confirmé cette épidémie, soulignant que les patients ont été bien traités. Pour endiguer la propagation de cette épidémie, plus de 6000 enfants ont été vaccinés lors d’une campagne organisée dans cinq postes de santé des districts de Kaolack et de Kahone. Cette initiative fait suite à un atelier visant à renforcer les capacités des médias sur les sujets de vaccination. Le Dr Niène Seck, intervenant lors de cet atelier, a appelé les parents à respecter le calendrier de vaccination pour protéger leurs enfants contre les maladies.
Ile Maurice : la Dengue pourrait-elle devenir endémique ?
Sur l’île Maurice, la multiplication des cas de dengue suscite des inquiétudes quant à une possible endémicité de la maladie. En effet, avec 444 cas enregistrés depuis juin et 198 cas à Rodrigues, les hôpitaux font face à une pression croissante. Selon le Dr Vasantrao Gujadhur, ex-directeur des services de santé publique, à Maurice, la dengue est recensée presque tous les ans mais avec moins de cas et de régions touchées surtout. « Mais cette année, nous voyons que plusieurs régions de l’île sont concernées. »
⚠ Épidémie de dengue actuellement en cours à Maurice et à Rodrigues
✈Voyageurs, si vous partez dans ces îles ⤵️
✅Protégez-vous des piqûres de moustiques pendant votre séjour et à votre retour
✅Consultez immédiatement un médecin en cas de symptômes pouvant laisser penser à la… pic.twitter.com/bG0o4zVRe8— ARS La Réunion (@ARS_LaReunion) 6 février 2024
Les professionnels de la santé se sont ainsi mis en alerte maximale, conscients des risques d’une propagation plus intense. Dans la foulée, des protocoles de surveillance et de fumigation ont été mis en place, mais la situation reste préoccupante. Rappelons cependant que dans les cas de dengue, la plupart des malades ont des symptômes légers ou n’ont aucun symptôme et se rétablissent en une à deux semaines. Dans de rares cas, la maladie peut être grave, et entraîner la mort.
Ayi Renaud Dossavi
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2024-02-17 13:09:00
