à Toulouse, associations, policiers et magistrats travaillent main dans la main

Alors qu’un rapport choc révèle une progression de 30% des actes de maltraitance envers les animaux depuis 2016, à Toulouse, associations, policiers et magistrats ont unis leurs forces pour protéger les animaux et condamner les auteurs de ces actes.

Une chatte avec une fracture du crâne, un chien roué de coups par son maître ou encore un cochon tué à coups de pied, les images de maltraitance animale envahissent les réseaux sociaux. À Toulouse, associations, policiers et magistrats sont mobilisés pour faire avancer la défense des animaux.

Aujourd’hui adopté par Céline Gardel, une policière toulousaine, Hancock revient de loin. Il y a deux ans, ce staff âgé de 10 ans était encore victime de violents sévices, de la part de son ancien propriétaire : “quand je l’ai vu la première fois c’était un petit sac d’os et il n’y avait aucune émotion dans son regard”raconte-t-elle. “Il connaissait les coups mais pas les caresses. Il a fallu tout lui réapprendre et aujourd’hui il est enfin heureux”.

Avec son association “les 4 pattounes” créée il y a 3 ans, Céline Gardel milite contre la maltraitance animale. Elle reçoit des dizaines de signalements chaque semaine : “la cruauté ne semble pas avoir de limite” explique-t-elle. “Ces photos et vidéos sont souvent insoutenables”.

Selon une étude menée par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 12000 cas de souffrance animale pour la seule année 2021, 17% de plus que l’année précédente. C’est un mauvais traitement toutes les 44 minutes en France.

Pour tenter d’éradiquer le phénomène, Gérald Darmanin a annoncé fin octobre 2022 la création d’une division d’enquêteurs spécialisés, chargée de cette question.

Dans cette lutte contre la maltraitance animale Toulouse est en pointe avec la création en septembre 2022 d’un pôle judiciaire unique en France. Le pôle environnement et maltraitance animale de la Cour d’appel de Toulouse concerne 6 juridictions : Toulouse, Saint-Gaudens, Montauban, Castres, Albi et Foix.

Ce pôle va permettre d’intervenir plus vite” explique Franck,Rastoul, procureur près la Cour d’appel de Toulouse. “Le suivi des procédures sera renforcé dès le signalement. L’idée c’est de mettre très vite à l’abri les animaux, de condamner les auteurs et de les empêcher de pouvoir détenir des animaux après leur condamnation. Cela peut aller très vite. Un délai de quelques jours au lieu de plus d’un an aujourd’hui.”.

Rappelons que les auteurs de maltraitance animale risquent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amende.

Toulouse montre l’exemple. Car en cette fin d’année 2022, une dizaine d’associations, comme la SPA ou “les 4 pattounes” unissent leurs efforts avec les forces de l’ordre et les magistrats.

Le pôle a déjà été saisi d’une quarantaine d’affaires depuis sa création en septembre. De leur côté, les policiers sont formés et sensibilisés à ce type d’infractions pour mieux traiter les signalements des associations de défense animale.

“Il y a urgence,” déclare un enquêteur de la SPA à Toulouse. “Chaque semaine nous recevons une cinquantaine d’animaux, dont beaucoup sont victimes de maltraitance”.

Associations, forces de l’ordre et magistrats se sont réunis ce mercredi 8 novembre pour déterminer de nouvelles actions communes.