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à Reims, un plan pour mieux gérer les eaux de pluie

à Reims, un plan pour mieux gérer les eaux de pluie

A Reims, des travaux ont été engagés pour éviter que les fortes inondations de l’été 2021 ne se reproduisent dans certains quartiers de la ville. L’idée, c’est de rendre les sols perméables pour une gestion des eaux pluviales plus vertueuse.

Depuis quelques semaines, impossible de passer rue Ruinart-de-Brimont à Reims. Les engins de chantier ne cessent de creuser la terre, là où il y avait la route. Un grand bassin se forme déjà, qui accueille les premières pluies de l’automne.

Cette rue, il fallait la refaire, c’était son tour. Mais cette fois-ci, le service de voierie du Grand Reims a dû penser les choses différemment en tentant d’intégrer à cette réfection la récupération des eaux de pluie. C’est pour cela que la chaussée nouvelle sera perméable : l’eau pourra s’y infiltrer. Des bassins, sous la route, permettront aussi de recueillir les averses, les petites bruines et les orages. “Désormais, dès qu’on délivre un permis de construire, on exige une infiltration de l’eau sur la parcelle concernée, explique Catherine Vautrin, la présidente (Renaissance) du Grand Reims. C’est pour cela que nous élaborons un Plan Pluie’ : pour travailler sur un ensemble de solutions que nous devons mettre en place. A chaque fois que nous avons l’opportunité de faire des travaux, on y travaille”

Car récupérer l’eau de pluie, l’aider à suivre son cycle naturel, est loin d’être anodin. Pour la planète, comme pour les habitants. Avec l’exploitation des sols, les différentes constructions, la réalisation de chaussées bitumées, l’eau tombée du ciel finit par atterrir sur des surfaces imperméables. Et à la ville comme à la campagne, c’est problématique. “L’eau ruisselle, se charge en polluants et atterrit dans les canalisations”, peut-on lire sur le site internet de l’eau de la communauté urbaine du Grand Reims. Et qui dit des eaux pluviales polluées, dit une dispersion de ces polluants dans l’environnement. La qualité de l’eau des nappes phréatiques et des cours d’eau se dégrade ainsi depuis de nombreuses années.

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La Plan Pluie de communauté urbaine de Reims vise donc à installer de bonnes habitudes lors de la construction d’infrastructures nouvelles avec, par exemple, la réalisation de tranchées drainantes, de bassins filtrants ou autres récupérateurs de pluie. “Il y aura d’ici peu un parc à côté de l’église Saint-André, à Reims, poursuit Catherine Vautrin. On installera donc là-aussi un système d’infiltration de l’eau.” La Plan Pluieou pourquoi il vaut mieux laisser en herbe une cour de récréation plutôt que de la bitumer. Au temps pour les pantalons plein de boue à nettoyer en sortant de l’école… Les jours de pluie, justement.

Il faut valoriser l’eau où elle tombe, autrement dit en la laissant s’infiltrer, en la récupérant, ou en la réutilisant pour qu’elle retrouve son cycle naturel.

Service de l’eau du Grand Reims

Autre inconvénient de l’imperméabilisation à outrance des sols : cela ne fait pas le poids face au dérèglement climatique. Depuis plusieurs années, les épisodes de pluies diluviennes se multiplient, saturant les réseaux urbains. Quartier Jean-Jaurès, à Reims, non loin de la rue Ruinart-de-Brimont, les riverains se souviennent du début d’été 2021, lorsque des torrents de pluie dévalaient l’avenue qui a donné son nom au quartier. Résultat : des commerces ravagés par l’inondation et des commerçants qui jettent l’éponge après trois épisodes particulièrement virulents.

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Une eau qui s’infiltre et se stocke dans les sols permet donc d’éviter les phénomènes de rivières urbaines mais aussi de ne pas saturer les autres cours d’eau. Les inondations en milieu rural sont ainsi également évitées. L’objectif, c’est donc bien de “rendre l’ensemble du territoire plus résilient face au risque d’inondation”, constate-t-on au Grand Reims.

Mais être plus résilient face au risque inondation, c’est aussi être plus résilient face au revers de la même médaille : la sécheresse. L’été 2022 et ses cours d’eau à sec ont encore prouvé, si c’était nécessaire, l’absolue nécessité de gérer au mieux les ressources en eau.

Des sols plus perméables, c’est donc aussi l’assurance de voir les nappes phréatiques se recharger. L’eau redevient disponible toute l’année. Les bâtisseurs du Plan Pluie vantent enfin “le retour de la biodiversité” (l’eau, c’est la vie), “un air plus pur” (grâce au captage du CO2 par les molécules d’eau) et “des îlots de fraicheur en été”.

Plan Pluie du Grand Reims

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©Grand Reims

Mais pour le moment, rue Ruinart-de-Brimont, les passants ont plutôt tendance à passer une petite laine. Les travaux devraient s’achever à la fin du mois d’octobre, pour la première partie. Et se poursuivre, en allant vers le boulevard Saint-Marceaux, jusqu’à la fin de l’année. “Ce n’est pas neutre, précise Catherine Vautrin. C’est un investissement de 900 000 euros pour la communauté urbaine, entre la réfection de la voierie et l’aménagement spécifique lié à l’eau.”

A Reims, 17 millions d’euros sont investis chaque année dans la rénovation des routes et des rues. Chaque coup de pelle devra désormais prendre en compte le cycle naturel des eaux de pluie.

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