Souvent, Alexis Sanchez jette des regards noirs à Cengiz Under. Dribbleur né, le Turc a souvent tendance à jouer tous les ballons pour lui, privilégiant la frappe ou le crochet supplémentaire à la passe, au désespoir de l’attaquant chilien, frustré de ces mauvais choix.
Dimanche dernier pourtant, face à Troyes, Under a percé, dribblé et levé la tête. N’apercevant ni Sanchez, ni personne au deuxième poteau, il a poursuivi son action et marqué d’une jolie frappe du gauche le deuxième but de la victoire marseillaise (3-1).
Attendu depuis longtemps, ce but vient un peu enjoliver des statistiques qui restent ternes, avec trois buts, dont un penalty, et quatre passes décisives en près de 40 matchs cette saison avec l’OM. Pour sa défense, l’ancien joueur de la Roma a vraiment changé de fonction, passant d’un rôle de pur joueur de débordement à celui d’attaquant de soutien, dans l’axe, juste sous l’avant-centre.
Pas le profil
Début mars, face à Rennes, on a tout de même retrouvé le temps d’un instant le Under d’avant, lancé dans un sprint le long de la ligne de touche à droite, pour une passe décisive parfaite vers Kolasinac et un but de coquins au bout d’un coup franc vite joué.
Le Turc était alors redevenu ailier, son poste naturel, celui qui n’existe pas dans le système de Tudor, où les côtés sont réservés aux deux pistons et aux montées des défenseurs centraux.
Cette saison, Under a d’ailleurs parfois été aligné piston droit, ce qui l’oblige à un très gros travail défensif et de placement. Mais il s’est donc surtout installé dans la ligne de deux du 3-4-2-1 marseillais, où il est désormais le premier choix de Tudor, devant Ruslan Malinovskyi ou Mattéo Guendouzi.
L’été dernier, pourtant, l’ancien joueur de la Roma et de Leicester n’avait pas le profil d’un titulaire, au point que la direction du club l’avait proposé à l’Atalanta Bergame dans le cadre de leur proposition pour Malinovskyi, finalement arrivé cet hiver seulement.
Performant avec Jorge Sampaoli, Under faisait alors partie des quelques joueurs mis en difficulté par l’arrivée de Tudor, au style très différent. Quelques-uns n’ont pas su ou pu s’adapter – Gerson est parti, Payet a disparu -, mais Under y est parvenu.
« Nouveau Cengiz »
Même s’il lui a fallu du temps pour intégrer les demandes de Tudor, en tant que piston ou en tant qu’offensif axial, le Turc n’a jamais lâché et son entraîneur situe le point de bascule à la trêve hivernale, pendant le Mondial au Qatar.
« Quelque chose s’est débloqué pendant la préparation », avait ainsi raconté Tudor après un match de Coupe de France gagné tout début-janvier face aux amateurs de Hyères. « Cengiz a joué ce match comme une finale de Ligue des Champions. C’est la bonne approche. Il a compris, il veut jouer et il veut rester titulaire. Ca se voit et ça me plaît. Il a une attitude parfaite, il doit continuer comme ça », avait-il ajouté.
De fait, depuis ces mots, Under n’est quasiment plus sorti du 11 de départ, avec 15 titularisations sur 16 matchs disputés et une seule absence pour cause de suspension. « J’ai eu quelques soucis pour m’habituer à ce qu’on me demandait. Mais aujourd’hui je me sens très bien, avait de son côté confirmé le joueur fin-janvier. Je cours plus, je travaille plus, je suis plus présent. Pour moi tout se passe bien. Je pense que je suis un nouveau Cengiz. »
Et selon toute vraisemblance, le « nouveau Cengiz » sera encore titulaire dimanche à Lyon.
2023-04-23 08:40:00
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