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« À la recherche du cœur », entre émotions, greffes et organes artificiels

« À la recherche du cœur », entre émotions, greffes et organes artificiels

2024-01-22 19:11:42

Traditionnellement considéré comme le siège de nos émotions, par opposition au cerveau où se trouve le raisonnement, le cœur est un organe qui se prête peut-être plus que d’autres à devenir l’objet d’un dialogue entre l’art et la science. C’est pour cette raison que, pour sensibiliser au thème des maladies cardiaques, au rôle central de la recherche clinique et à la nécessité du don d’organes, une exposition a été créée, ouverte à Trente jusqu’au dimanche 11 février. L’exposition s’intitule «À la recherche du cœur», a été créé par le chirurgien cardiaque Gino Gerosa, directeur de chirurgie cardiaque de l’hôpital universitaire de Padoue, en collaboration avec la psychologue clinicienne Biancarosa Volpe de l’université de Padoueet est promu par le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Trente et Rovereto Marchédu Musée des Sciences Muse et de Section Aido “Alessandro Ricchi” Vallagarina.

«La combinaison entre l’art et la science est une combinaison parfaite, notamment parce que le bien-être mental apporté par l’art a des répercussions importantes sur la santé physique», explique Gerosa. L’exposition, installée à Trente au Palazzo delle Albere, présente des œuvres d’Alberto Biasi, Giancarlo Signoretto, Agnese Tegon et Biancarosa Volpe, mais aussi des vidéos dans lesquelles les patients racontent leurs pensées, leurs émotions et leurs rêves. Parmi les témoignages, également celui de Pietro Zorzetto, qui s’est fait implanter le premier cœur artificiel en 2007 (en photo) directement de Gerosa le 6 décembre 2007. Le patient a subi une transplantation cardiaque après quatre ans le 9 septembre 2011 ; c’est le patient qui a vécu le plus longtemps avec un cœur artificiel et qui se porte bien aujourd’hui.

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Padoue a vu naître l’ère de la transplantation et en a été l’une des protagonistes. Ici, la première transplantation cardiaque humaine a été réalisée en Italie en 1985, la première transplantation artificielle en 2007, jusqu’à ce que la transplantation exceptionnelle d’un cœur qui avait arrêté de battre depuis 20 minutes soit réalisée à l’hôpital de Padoue le 15 mai 2023.

Premier cœur artificiel total, modèle Syncarida, implanté en Italie à Padoue le 6 décembre 2007 par le chirurgien cardiaque Gerosa
Premier cœur artificiel total, modèle Syncarida, implanté en Italie à Padoue le 6 décembre 2007 par le chirurgien cardiaque Gerosa

«Comme dans le reste du monde, en Italie aussi, les maladies cardiovasculaires représentent la principale cause de décès, avec un total d’environ 230 000 décès par an. La transplantation cardiaque est la référence en matière de traitement de l’insuffisance cardiaque terminale. En Italie, chaque année, plus de 700 patients sont inscrits sur la liste d’attente. Parmi eux, moins de 30 % recevront un organe, avec un temps moyen passé sur la liste d’attente de 3,7 ans. » explique Gino Gerosa. Il s’agit donc d’un appel au don d’organes, de moins en moins par rapport aux patients en attente. Mais aussi de la reconnaissance du précieux travail de recherche clinique : «Notre médecine régénérative travaille à trouver des solutions alternatives au cœur provenant d’un don. Il existe principalement deux axes de recherche : d’une part, enrichir un cœur de porc décellulaire avec des cellules du receveur et, d’autre part, parvenir à un cœur artificiel mécanique qui répond cependant à des exigences bien précises : silencieux et biocompatible, de petite taille et qui n’est pas un pont vers la transplantation mais une alternative à celle-ciet pour lesquels différentes méthodes d’alimentation sont également étudiées.”

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Alchimie entre patients et cliniciens

L’exposition commence par l’œuvre « Karsu » de Biancarosa Volpe, dans lequel le Bō, le bâton de combat traditionnel japonais, devient une verge entre les mains du chirurgien cardiaque samouraï qui soigne et transforme le cœur du patient. Cet ouvrage raconte une expérience particulière vécue en chirurgie cardiaque : la naissance d’une alchimie extraordinaire entre patients, chirurgiens cardiaques samouraïs et émotions. Le cœur au sommet de chaque totem est un cœur anatomique pour un chirurgien cardiaque mais le patient devient l’emblème de significations profondes liées à la transformation de son existence suite à la maladie et à la greffe.

Le 11 février 2024, à l’occasion de la Journée mondiale des malades, aura lieu le finissage de l’exposition avec une visite guidée spéciale avec le commissaire Gino Gerosa et les témoignages de quelques greffés.

Photo ci-dessus : un détail de l’installation Karsu de Biancarosa Volpe

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