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À Montauban, les employés licenciés de l’ancienne entreprise Toupargel occupent le dépôt

À Montauban, les employés licenciés de l’ancienne entreprise Toupargel occupent le dépôt

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Placée en liquidation judiciaire vendredi 13 janvier, la société Place du Marché, ex-Toupargel, a licencié ses 1900 employés. À Montauban où l’entreprise avait un site, une soixantaine de salariés ont perdu leur emploi. S’estimant lésés, ils occupent depuis mardi après-midi les locaux de leur ancienne entreprise afin de mettre en sécurité la marchandise restante. Ils espèrent ainsi pouvoir négocier de meilleures indemnités de licenciement.

Mardi, à l’issue de la manifestation contre le projet de réforme des retraitesles salariés de l’entreprise Place du Marché (ex-Toupargel) ont pris le chemin de leur ancien travail. Sous le coup d’une procédure de licenciement suite à la liquidation judiciaire de leur entrepriseprononcée mi-janvier, les employés attendent depuis d’en savoir plus.

Las d’attendre, une cinquantaine d’entre eux a décidé d’agir en prenant le contrôle de l’ancien site montalbanais. “Nous sommes arrivés en début d’après-midi, il y avait encore trois salariés qui travaillaient. Ils ne restent plus qu’eux, les autres, on a tous été virés, rappelle l’un des ex-employés. Ils ont eu un peu peur car on était nombreux mais on est rentré calmement. On ne va rien voler ni casser, c’est notre entreprise, s’offusque-t-il. Nous tout ce que l’on veut, c’est nous exprimer. On veut se faire entendre”, appuie-t-il.

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Car depuis la prononciation du jugement, les équipes de Place du Marché ont le sentiment de ne pas être entendues et surtout de se faire léser.

“En 2 mois, ça a été très rapide, on a été licenciés. Les patrons (NDLR : Léo et Patrick Bahadourian) ont encaissé les aides de 30 ou 35 millions d’euros quand ils ont racheté il y a 3 ans, et après, ils nous ont viré”, résume l’un des manifestants. Une autre d’acquiescer : “On a été des pions. Ils nous ont demandé de nous donner à fond et au final, on a tout donné et eux rien. Voilà comment ils nous remercient!”.

Si l’humeur est bonne au sein du groupe, on sent que la rancœur est grande. Un autre ajoute : “Ils avaient déjà tout planifié quand ils nous ont achetés, ça me dégoûte, je suis écœuré”. “On leur a fait confiance et ils nous ont pris pour des pigeons”, surenchérit un quatrième.

Les patrons de l’entreprise vivent en région lyonnaise.
Photo DDM, EL

Une action soutenue par la CGT 82

“Les salariés ont décidé de se battre. Ils ne veulent pas partir sans rien”, précise Sébastien Turon, secrétaire général adjoint de l’Union départementale de la CGT. Ou tout du moins, “pas partir avec les seules les indemnités légales”, prévues par la liquidation judiciaire. “Il y a encore au moins un million d’euros de marchandise dans les locaux, et ils sont là pour la mettre en sécurité. Pour ne pas qu’elle soit vendue et que l’argent revienne encore dans les poches des actionnaires”, plaide-t-il.

Les salariés espèrent ainsi ouvrir un dialogue avec la direction pour que celle-ci leur propose des emplois dans les entreprises du secteur. Leurs anciens patrons sont en effet aussi les propriétaires des magasins Grand frais. À défaut de proposition d’emploi, les licenciés espèrent avoir des primes de licenciement supralégales. “Nous demandons 2000€ par année d’ancienneté et un an de salaire”, pour chaque employé, dévoile un des occupants.

Les deux autres dépôts de la société ( à Chalon et Argentan) ont également été bloqués par les salariés du groupe assurent les Montalbanais. Déterminé, le groupe entend rester là plusieurs jours. Et les salariés se sont déjà organisés pour se relayer jour et nuit afin d’occuper le site, “le temps qu’il faudra”, promettent-ils. “On a mis du temps à se réveiller mais maintenant on ne lâchera rien”.

LA CGT soutient l'action des salariés licenciés.

LA CGT soutient l’action des salariés licenciés.
Photo DDM, EL

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