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22/03/2023 : Feu rouge : Slowbalisation (quotidien Junge Welt)

22/03/2023 : Feu rouge : Slowbalisation (quotidien Junge Welt)

L’économie mondiale n’est plus un train express

La mondialisation est sortie, la slowbalisation est dedans : le terme artificiel qui décrit le ralentissement de l’interdépendance mondiale de l’économie et de la société est devenu presque à la mode chez les économistes ces dernières années. Quel est le problème? Cela se voit le mieux dans l’évolution du commerce mondial ou dans un chiffre clé censé en fait indiquer le degré de mondialisation des échanges : le rapport entre les exportations et les importations mondiales et la production économique mondiale. Les statistiques montrent : cet indice a augmenté depuis les années 1970, à un rythme beaucoup plus rapide depuis les années 1990, et a atteint un sommet en 2007 ; c’était l’époque où le commerce international était plus important que jamais. Puis les choses ont changé. Il y a eu deux creux dramatiques, d’abord lors de la crise financière mondiale d’environ 2008, puis en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Mais même en dehors de cela, l’indice n’a plus vraiment augmenté. En conséquence, la mondialisation s’était ralentie, du moins dans le commerce des marchandises. Juste slowbalization.

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Tout d’abord, on peut dire deux choses. Une chose : depuis 2008, l’expansion incontrôlée du commerce mondial est évidemment tombée dans une grave crise structurelle. La seconde : on ne peut pas en dire autant de tous les domaines de l’économie et de la société. Bien que les flux de capitaux dans les investissements directs à l’étranger n’augmentent plus, les statistiques de la Conférence des Nations Unies sur le commerce mondial et le développement (CNUCED) montrent qu’ils diminuent progressivement. Dans le même temps, cependant, la mise en réseau mondiale des données, par exemple, continue de se développer rapidement : il n’a jamais été aussi facile de communiquer avec d’autres parties du monde, de faire passer des images, des textes et des voix d’autres continents sur l’écran et dans le haut-parleurs. La mobilité réelle est également plus grande que jamais, du moins pour la partie la plus aisée du monde qui peut se la permettre.

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Enfin, troisièmement, le ralentissement économique auquel se heurte aujourd’hui la mondialisation sociale n’est pas une loi de l’économie, du moins dans sa forme actuelle : elle est faite. Le facteur le plus important ici est probablement la lutte de pouvoir de l’Occident contre la Chine. Il en résulte que moins de capitaux occidentaux sont investis en Chine que ce ne serait autrement le cas ; mais aussi au fait que la République populaire met désormais davantage l’accent sur son commerce intérieur que sur son commerce extérieur. Cela les rend moins vulnérables. La guerre économique occidentale conduit également les entreprises chinoises à préférer de plus en plus les bourses de Hong Kong ou de Shanghai à celles de New York. Cela signifie que des chaînes d’approvisionnement et des industries entières sont relocalisées dans leur propre pays. Le « Inflation Reduction Act » (IRA) aux États-Unis favorise cette évolution de manière exemplaire. Le fait que l’UE commence même maintenant à promouvoir l’extraction des matières premières en Europe montre que la slowbalisation est probablement sur le point de passer à une phase de démondialisation.

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Historiquement ce n’est pas nouveau. Une évolution similaire, bien que beaucoup plus prononcée, s’est produite à partir de la fin des années 1920. Il est venu avec la Grande Dépression. A une échelle beaucoup plus réduite, mais toujours indubitable, on pourrait percevoir une phase de slowbalisation, voire de démondialisation à partir de 1913. 1913 ? C’était, comme l’a aimablement noté l’an dernier un expert du groupe de réflexion Bruegel à Bruxelles, « exactement avant la Première Guerre mondiale ». La deuxième ère de slowbalisation, ou pour être plus précis, de démondialisation claire, a duré de la fin des années 1920 à la Seconde Guerre mondiale. Nous nous trouvons aujourd’hui dans la troisième ère de la slowbalisation, qui se fond dans la démondialisation. On peut deviner où va l’évolution politique.

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