En France, un quart des enfants vivent dans une friche médicale pédiatrique : ils ont entre 0 et 10 ans et n’ont pas de pédiatre à moins de 45 minutes de leur domicile pour assurer leur suivi. C’est ce qu’affirme l’UFC-Que Choisir. Ce mardi, l’association des consommateurs a publié une carte interactive pour dénoncer les inégalités d’accès aux soins dans le pays.
Le département des Landes n’est pas le mieux doté. Dans le secteur de Mont-de-Marsan, il n’y a qu’un seul pédiatre libéral.
“Les derniers pédiatres d’Auch sont partis depuis peu donc il y a même des enfants qui viennent du Gers” – Maylis Dellestable, pédiatre à Saint-Pierre-Dumont
Son fils de 8 mois dans les bras, Faouzia entre dans le cabinet du pédiatre. Cette mère a mis du temps à trouver un spécialiste à Mont-de-Marsan : “J’ai fini par appeler l’hôpital, ils m’ont conseillé d’aller chez Doctolib”. Elle a pris ce rendez-vous il y a un mois. Arrête d’attendre un peu, elle préfère faire voir son bébé par un pédiatre plutôt qu’un médecin généraliste. Céline, maman d’une petite fille de 3 ans aussi : “On est plus rassurés car c’est un spécialiste.”
Céline vit à Saint-Sever, dans les Landes, à 20 kilomètres de Saint-Pierre-Dumont. Mais Maylis Dellestable ne se contente pas de recevoir des patients du service. D’après elle, “les derniers pédiatres d’Auch sont partis depuis peu donc il y a même des enfants qui viennent du Gers”.
La durée de chaque consultation réduite
Chaque jour, Maylis Dellestable garde des créneaux pour les urgences, son agenda est presque toujours plein. Dans son cabinet, les consultations s’enchaînent, elles durent en moyenne 20 minutes. “J’apprends à dire ‘on va parler d’un premier problème et on se reverra la prochaine fois pour aborder un autre problème’, J’ai moins de temps devant moi qu’avant, c’est sûr.
Le pédiatre prend de nouveaux patients mais refuse parfois certains rendez-vous lorsqu’ils sont pris le jour J, “En période d’épidémie, cela arrive quatre à cinq fois par jour facilement”, assure-t-elle. Maelys Dellestable se dit la seule pédiatre libérale de Mont-de-Marsan et sa périphérie “depuis cinq bonnes années”.
“Les dernières installations étaient sur la côte basque et dans la région bordelaise.” Le spécialiste sourit : “Evidemment, Mont-de-Marsan n’est pas l’endroit qui attire le plus les jeunes stagiaires.” Pour elle, une des solutions : former plus de pédiatres.
