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20 ans de la Mauves Army: une passion sans limites

20 ans de la Mauves Army: une passion sans limites

Il n’y avait pas de gâteau ni de bougies sur la table. La Mauves Army a célébré son vingtième anniversaire ce week-end lors du retour du derby bruxellois face au RWDM. Il était temps de reprendre un régime plus sain – café et eau pétillante – pour les membres de la MA. “Et ça fait du bien après des nuits complètes de travail pour les tifos” sourient-ils. Le spectacle présenté face au RWDM était le bouquet final des vingt ans du groupe ultra du Sporting. “Et ce moment restera gravé dans nos mémoires, disent-ils avec fierté. Tous les astres étaient alignés. Les tifos étaient prêts, le vent ne les a pas arrachés et puis quel scénario de match avec ce but à la dernière minute.” Pour l’occasion, Anderlecht jouait avec un maillot spécial et arborait l’écusson de la MA sur son torse. Un symbole, pour les membres, du chemin parcouru depuis 2003. Deux membres importants du groupe nous racontent leur histoire.

Delaney avec le maillot en hommage à la Mauves Army.
Un maillot reporté plusieurs fois
“Zeno Debast avait mis un t-shirt avec notre logo sous son maillot. Voir tous les joueurs venir poser avec le maillot encadré devant notre bloc en dit long sur le lien que nous avons tissé avec notre club. Nous travaillons sur cette idée depuis deux ans. Le design originel devait rappeler un uniforme militaire mais avec la guerre en Ukraine, on a préféré éviter tout mauvais message. Nous devions sortir le maillot pour la réception du Standard en début d’année 2023 mais le climat était trop tendu avec la direction et il n’aurait pas été logique de le faire à ce moment-là. Le retour du derby tombait à pic, surtout au vu de l’ambiance qui s’est apaisée.”

Le tifo des vingt ans de la Mauves Army. ©Belga
Ils ont fait un exposé aux joueurs
“La veille du derby, nous avons rencontré les joueurs. Nous en avions fait la demande à la direction. Jesper Fredberg était très ouvert à l’idée. Le mouvement ultra est très ancré dans la culture danoise. D’ailleurs, Leoni et Schmeichel sont venus nous parler assez facilement car ils savent ce que les fans signifient pour un club. Fredberg veut donner de l’importance aux supporters les plus fervents. Nous avons fait un exposé de vingt minutes pour vingt ans d’histoire. Nous avons expliqué comment fonctionne la Mauves Army, comment on peut aider l’équipe et ce qu’on attend d’elle en retour. C’était une manière de briser la glace avec eux car nous n’avons plus l’occasion d’être aussi proches des joueurs qu’avant.”

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L’impressionnant tifo des supporters d’Anderlecht avant le derby face au RWDM (VIDÉO)
Une histoire proche de celle de Leoniguillement
“Nous avons défendu Tielemans devant van den Brom.”
“Nous avons toujours eu des joueurs avec qui nous avions des relations fortes. Pär Zetterberg a été le premier et il a été touché par le tifo pour sa retraite. Nicolas Frutos avait promis de venir nous voir à son retour en Belgique et il le fait toujours volontiers. Silvio Proto était également très proche de nous. Puis, il y a eu Youri Tielemans lors de sa première saison en 2013-14. Nous avons un jour dit à Herman Van Holsbeeck et John van den Brom qu’on ne comprenait pas pourquoi cet énorme talent n’était pas titulaire. Je pense que ce coup de gueule a compté. Quelques matchs après, Youri monte sur la plateforme du kop et lance ‘come on you mauves’. De là est né un lien fort avec lui. Une image a marqué les esprits quand il a joué avec notre logo sous son maillot. Nous n’avons plus de joueur totem dans le groupe actuel. Zeno Debast et Théo Leoni ont des profils très appréciés car ce sont de vrais gamins de Neerpede. Le second nous ressemble un peu. Il aime son club, il a galéré mais n’a jamais rien lâché.”

Les actions du début de la MA face au Standard en 2003. ©MA
Des tensions peu après la création
“La Mauves Army a été créée en janvier 2003 par quelques supporters. Leur idée était de mettre en place des animations pour les grands rendez-vous. Ils ont rapidement été rejoints par une nouvelle génération plus bruxelloise qui souhaitait remettre la culture de la ville au cœur du projet. L’envie était aussi d’être présents vocalement et visuellement à tous les matchs. Cela ne s’est pas fait sans heurts mais, en 2006, les actuels leaders ont repris la Mauves Army et ont commencé à mettre en place le projet. Nous n’étions pas bien vus par le club et par les forces de l’ordre qui nous voyaient comme la nouvelle génération de hooligans. Le club s’est dit qu’il n’avait pas besoin de nous. Nous n’avons aucune reconnaissance et même aucun ticket pour les matchs à l’extérieur. Nous allions en déplacement européen sans tickets et on se débrouillait sur place. Nous allions au Danemark, en Autriche et dans d’autres pays avec des billets de supporters de l’autre équipe et on s’arrangeait. On a commencé aussi à le faire en Belgique.”

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Critiqués car ils chantent dans les langues du paysguillement
“On s’est fait taper dessus et critiquer. On disait qu’on imitait le Standard.”
“Nous étions souvent rapatriés dans le parcage et même là on ne convenait pas aux autres supporters. Anderlecht chantait en anglais car le O-Side était inspiré par cette culture. Nous voulions chanter en français et en néerlandais. On nous a fort critiqués disant qu’on imitait le Standard. On en a pris plein la gueule, on se faisait taper dessus. Pour des histoires de tambours, de drapeaux, etc. Puis, on a loupé un gros tifo contre le Standard en 2007. Nous avions sorti beaucoup d’argent personnel pour cela. Nous étions dégoûtés car il ne s’est pas bien déployé. À un moment donné, on s’est quand même demandé si on allait continuer vu les conditions. Mais nous sommes têtus. C’est une marque de fabrique.”

La Mauves Army a voulu marquer le coup face au Young Boys à l’été 2022. ©BELGA Nieuwsbrief
Des déplacements historiques
“Nos amis du virage sud de Lyon nous ont aidés à garder la tête haute. Ils nous ont tellement défendus alors que nous n’étions qu’à nos débuts. On ne pouvait pas lâcher. Par chance, en 2008, on trouve notre local et on peut se relancer dans la confection de tifos. Nous étions à peine une grosse dizaine de membres actifs et une vingtaine de sympathisants. On a commencé à grandir. Notre période la plus agréable se situe entre 2010 et 2013, juste avant nos dix ans. Nous avions une grande liberté, nous commencions à être structurés. Puis, c’est l’époque des déplacements plus lointains. Notre philosophie était: on prend notre bâche partout en Europe. Cela nous a crédibilisés auprès des fans car on se bougeait en nombre en Roumanie, en Croatie, en Serbie, en Russie ou en Azerbaïdjan. Je me souviens d’un Bursaspor-Anderlecht (2011) complètement fou. Nous avions pris des vols, des bus, un bateau pour qu’à l’arrivée on nous dise qu’on ne peut pas être là. On a pu voir le match mais ça a dégénéré à cause des supporters turcs. À Split aussi c’était bien chaud. Ces déplacements ont marqué l’esprit des gens. Nous ne sommes officiellement éligibles aux déplacements que depuis 2014 et, à chaque match, on laisse des personnes sur le carreau.”

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Anderlecht-Lyon, aussi un match de gala pour la Mauves Army
Le Clasico de 2022 a été arrêté. Felice Mazzù a été renvoyé dans la foulée. ©VKA
La question des fumigènesguillement
“On ne lance pas des fumigènes sur le terrain de gaîté de cœur, mais en dernier recours.”
“Le gros élément déclencheur est la reprise du club par Marc Coucke et le changement de management qui en a découlé. La première chose qu’il fait, c’est rencontrer les groupes d’ultras. Il nous a dit ce qu’il appréciait chez nous mais pointe aussi la problématique des fumigènes. La pyrotechnie est un grand débat. On sait qu’on ne peut pas le faire, on a pris énormément d’amendes et d’interdictions de stade à cause de cela mais on continue car cela fait partie de nous et de notre culture. Alors, oui, d’autres supporters et nous, les avons utilisés pour arrêter deux matchs face au Standard dans un passé récent mais ce n’était pas de gaîté de cœur. Ne pensez pas qu’on se dise ‘chouette, ce soir ils vont perdre et on va balancer des fumis’, c’est même tout le contraire. Était-ce la meilleure solution ? Non mais c’était notre dernier recours…”
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