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Réforme des fabriques d’église en Wallonie : un gentlemen’s agreement pour l’avenir

Réforme des fabriques d’église en Wallonie : un gentlemen’s agreement pour l’avenir

Il s’agit plutôt d’une feuille de route, d’un gentlemen’s agreement, comme l’a déclaré le ministre des Pouvoirs locaux Christophe Collignon (PS). En d’autres termes, il s’agit d’un texte qui n’engage juridiquement personne, mais qui témoigne d’un accord entre partenaires.

Ce document, signé ce mardi par le ministre wallon et par Mgr Guy Harpigny, évêque du diocèse de Tournai, constitue néanmoins un jalon pour la future réforme. On y vient.

Pour l’essentiel, la réforme en cours vise notamment à rationaliser le nombre de fabriques d’église, pour soulager les finances communales. “La moitié des Communes sont sous plan de gestion. Beaucoup d’édifices sont en mauvais état. À un moment donné, on passe à des systèmes D. On ferme les églises. Par conséquent, si on ne veut pas multiplier les chancres, il faut réfléchir et se donner des perspectives dans le temps”, explique le ministre wallon.

Aujourd’hui, on compte environ 1 800 fabriques d’église, soit une par édifice relevant du culte catholique, qui représente lui-même de 90 à 95 % des subventions publiques destinées aux cultes. L’objectif est de les réduire au minimum d’un tiers.

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On garderait une fabrique pour 8000 habitants, comme indiqué dans la note de base proposée par l’administration. Cependant, si l’on applique strictement cette clé, on se retrouve avec trois-quarts des fabriques d’église en moins (450 au lieu de 1800).

“L’idée est de coller à la réalité du terrain. Une série de critères viendront assouplir cette balise”, rassure Christophe Collignon.

Son conseiller Vincent Demars confirme : “On part en effet de ce principe : une fabrique d’église pour 8000 habitants. Mais il y en aura plus dans certaines Communes, si des critères objectifs justifient une dérogation. La feuille de route vient ajouter de la souplesse à la note de base.” Quant à la réduction d’un tiers, c’est un minimum. “On peut raisonnablement espérer les réduire de moitié.”

Mgr Harpigny est parfaitement d’accord avec le principe d’une rationalisation. “Il y a longtemps qu’on y réfléchit. C’est vraiment le bon moment. Il y a quelques mois, les diocèses francophones sont tombés d’accord. Ça n’a pas toujours été le cas. Il n’y a plus de frein. Les diocèses sont sur la même ligne”, témoigne-t-il.

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Il rend hommage au ministre socialiste : “Grâce à lui et à ses services, ce qui est proposé est compréhensible. On voit qu’il n’y a pas d’arrière-pensée, de volonté de torpiller un système. On avance.”

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On ne sait pas si le prochain gouvernement s’emparera de ce plan pour le concrétiser. La même question peut également se poser à l’égard des évêques. À Namur et à Tournai notamment, où la succession se prépare, pourrait-on remettre en cause l’esprit de ce gentlemen’s agreement ? “Ils suivront”, réagit sans hésiter Mgr Harpigny. “L’évêque n’intervient pas dans les fabriques d’église. C’est souvent l’affaire du vicaire général, en concertation avec le diocèse. Et on n’imagine pas un diocèse faire bande à part parce que l’évêque serait un mauvais coucheur.”

Une autre mesure phare porte sur la régionalisation de la tutelle civile et de financement pour tous les cultes (pas encore contactés à ce stade), sauf pour le culte catholique qui resterait sous l’autorité des Communes et des Provinces.

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