Home » Nouvelles » Pourquoi le bouclier anti-spread de la BCE pourrait être un cauchemar pour l’Italie :: Blog su Today

Pourquoi le bouclier anti-spread de la BCE pourrait être un cauchemar pour l’Italie :: Blog su Today

by Nouvelles
Pourquoi le bouclier anti-spread de la BCE pourrait être un cauchemar pour l’Italie :: Blog su Today

Ce devait être le bouclier « sauver l’Italie », le parachute anti-spread pour contrebalancer la hausse des taux d’intérêt voulue par les durs faucons de l’Allemagne, et qui risque de produire des effets néfastes pour les pays de la zone euro les plus endettés. Mais tel qu’il a été conçu, le Instrument de protection de transmission (Tpi) lancé par la BCE, plutôt que d’aider des États comme le nôtre ou la Grèce, risque de déclencher un nouveau bras de fer entre pays du Sud et des faucons de rigueur sévères comme ceux observés dans les mois de la pandémie précédant le Fonds de relance.

De manière générale, le TPIY rappelle le programme d’achat de titres lancé par le président de la BCE de l’époque, Mario Draghi (le soi-disant “bazooka”) à la suite de son “tout ce qu’il faut” : en substance, si un pays de la zone euro a de sérieuses difficultés à financer sur les marchés parce qu’elle n’est pas en mesure de vendre ses obligations d’Etat à des taux abordables (difficultés “photographiées” par le spread), la Banque Centrale Européenne interviendra en rachetant effectivement ces obligations. Le programme de Draghi avait fixé un plafond aux achats, le TPI de son successeur Christine Lagarde n’a pas de limites. Mais c’est une bonne nouvelle, du moins pour l’Italie, en partie seulement.

Le problème, en effet, est que ce nouveau programme ne sera pas déclenché automatiquement, mais uniquement pour les « juridictions qui souffrent d’une dégradation des conditions de financement non justifiée par les fondamentaux spécifiques du pays ». C’est-à-dire, traduit, pour les États qui ont des difficultés à vendre leurs obligations nationales et qui respectent certains critères de stabilité des comptes (les “fondamentaux”).

Et voici venir la longue main des divinités tutélaires de la rigueur. Oui, car les critères retenus par la BCE pour déterminer si un pays a ou non les fondamentaux pour accéder à l’aide anti-spread de la CPI sont au nombre de quatre et semblent être une aide aux faucons de l’austérité qui ces dernières années, et jusqu’en 2024, L’arrêt du Pacte de stabilité décidé par Bruxelles avec le déclenchement de la pandémie est mal digéré.

Les critères identifiés sont au nombre de 4. Les deux premiers concernent le Pacte de stabilité : le pays qui accède au bouclier ne doit pas être soumis à une procédure pour déficits excessifs ou déséquilibres macroéconomiques excessifs. Or, avant la pandémie, l’Italie risquait d’être poursuivie en raison de sa dette publique élevée. La pandémie a encore aggravé notre dette, mais en revanche, avec le Pacte suspendu, il ne devrait y avoir aucun risque à cet égard, au moins jusqu’en 2024.

Le conditionnel est de rigueur car dans son document explicatif, la BCE ajoute une apostille aux deux premiers critères : le pays, même en l’absence de procédure, ne doit pas “être évalué comme n’ayant pas donné suite à une recommandation” De Bruxelles. Et que disent les dernières recommandations pour l’Italie ? Ils disent, entre autres, de contenir les dépenses courantes dès 2023, en les maintenant en dessous d’une croissance de 0,4% par rapport à l’année précédente, et de commencer à réduire la dette et le déficit de manière progressive et crédible.

C’est une recommandation très chère aux faucons de l’UE. “Le fait que les États membres soient désormais en mesure de s’écarter du pacte de stabilité et de croissance ne signifie pas qu’ils doivent réellement le faire”, a déclaré à l’époque le ministre allemand des Finances, Christian Lindner. Maintenant, là où le Pacte ne le peut pas, la CPI le peut.

Pour être encore plus clair, le troisième critère du TPIY laisse encore plus de latitude à la BCE : « En vérifiant la soutenabilité de la trajectoire de la dette publique », ou, dans le cas italien, en évaluant si Rome suit les recommandations sur la maîtrise des dépenses, “Le Conseil des gouverneurs tiendra compte, le cas échéant, des analyses de viabilité de la dette de la Commission européenne, du Mécanisme européen de stabilité, du Fonds monétaire international et d’autres institutions, ainsi que de l’analyse interne de la BCE”.
Si les trois critères énoncés ci-dessus ne suffisaient pas, le quatrième et dernier rempart à franchir pour obtenir l’aide de la CPI est le « respect des engagements présentés » dans les Plans nationaux de relance et de résilience, les PNR. Quels sont ces engagements ? Il y a les différentes réformes du cadastre, de l’administration publique, de la justice, du marché du travail et de la concurrence. Pas de simples réformes, dont la crise politique actuelle ne les rendra certainement pas moins complexes à mettre en œuvre, bien au contraire.

Comme les critères ont été formulés, il est clair que la BCE dispose d’une grande marge de discrétion « politique » pour décider de mettre en œuvre ou non l’ICT pour tel ou tel pays. Cela peut être bon pour l’Italie, mais aussi mauvais. D’autant plus si l’on ajoute que la décision n’appartient pas seulement au président Lagarde, mais au conseil de gouvernement de Francfort. C’est-à-dire aux banques centrales de tous les pays de l’euro, dont la Bundesbank allemande, qui a déjà tonné contre un retour du bazooka « draghian » de la mémoire.

Comme l’écrivait le Welt, journal allemand proche des positions des faucons de la rigueur, la CPI pourrait aider “les pécheurs notoires de la dette”, à savoir l’Italie et la Grèce, faisant de la BCE “la bad bank européenne, qui absorbe toutes les junk bonds cela ne peut plus être imposé à aucun autre investisseur ». Ceci, histoire de comprendre les contours du débat européen qui pourrait nous attendre dans les mois à venir, et qui ressemble beaucoup aux polémiques pré-fonds de relance.

A l’époque, le drame de la pandémie et l’union des intentions entre les pays les plus touchés par le virus (Italie, Espagne et France) remportent la résistance des rigoristes et des frugaux. Maintenant, la situation est différente. Et comme déjà mentionné, la crise politique italienne n’aide pas. C’est l’avis de certains analystes, comme Fabrizio Santin, senior investment manager de Pictet, selon qui, les critères stricts fixés par la BCE pour l’ICT, pourraient transformer un instrument créé pour contenir le spread en une sorte de stimulant à la spéculation sur les marchés des valeurs mobilières et donc à l’augmentation du même spread: “Le risque – dit-il à Ansa – est que, à la lumière des récents événements politiques en Italie, les marchés financiers aillent tester la détermination de la BCE à contenir l’élargissement de spreads”. pour vérifier si Lagarde est vraiment prête à répéter l’exemple du “tout ce qu’il faut” de Draghi. Ou si elle n’a pas la force, également en raison de l’absence, en Italie, d'”un” Draghi capable de tenir tête à les faucons en Europe.

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.