Rosario est connue comme étant la ville la plus dangereuse d’Argentine, avec un taux d’homicide de 22 pour 100 000 habitants, cinq fois plus élevé que le taux national (4,2), qui est l’un des plus bas en Amérique latine.
Le gouvernement argentin a annoncé le lundi 11 mars un plan de “saturation policière” et une loi spéciale de type “anti-mafia” pour lutter contre la criminalité à Rosario, la troisième plus grande ville du pays, après une récente série de meurtres et de menaces liés au trafic de drogue local.
La ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, a précisé lors d’une conférence de presse que 450 membres des forces fédérales seront envoyés à Rosario (1,3 million d’habitants) pour empêcher que la ville ne devienne un repaire de “narco-terroristes”.
Elle a également annoncé l’envoi prochain au Parlement d’une loi “anti-gangs” visant à criminaliser l’appartenance à une bande, en permettant de poursuivre n’importe lequel de ses membres pour les crimes commis par le gang, sur le modèle du code pénal anti-mafia en Italie.
En seulement cinq jours, Rosario a été le théâtre de quatre meurtres, notamment de chauffeurs de taxis, de bus et d’un employé de station-service, considérés comme une réaction des chefs de gangs détenus suite à un durcissement de leurs conditions de détention.
La ville, connue pour son importance dans l’exportation de céréales et le trafic de drogue en provenance de pays voisins tels que la Bolivie, le Brésil et le Paraguay, est confrontée à la présence de multiples petites bandes rivales qui se livrent à des fusillades fréquentes pour asseoir leur pouvoir ou pour extorquer.
Face à cette escalade de violence, les autorités ont suspendu les cours en présentiel dans les écoles et la ministre Bullrich a également annoncé qu’elle demandera à la justice de pouvoir invoquer la loi anti-terroriste dans les poursuites contre les gangs de Rosario, afin de punir toute action visant à intimider la population avec une peine plus sévère.
