Depuis 40 ans, à la Pentecôte, une immense colonne hérissée de
croix et de bannières traverse les plaines de la Beauce. Ceux qui
la composent relient en trois jours de marche Notre-Dame de Paris à
la cathédrale de Chartres. Une centaine de kilomètres à la dure,
rythmés par la récitation de Pater et d’Ave.
Car ce pèlerinage de Chrétienté – c’est son nom – a la
particularité de s’inscrire dans le rite ancien, c’est-à-dire celui
en vigueur avant la réforme liturgique du concile Vatican II. La
messe, dite tridentine ou de saint Pie V, se dit dos au peuple, en
latin. Sur les routes, la plupart des cantiques fleurent bon les
années 1950, même si des chants charismatiques ont désormais fait
leur entrée dans les « chapitres » (ces groupes de
pèlerins qui structurent le pèlerinage).
En direct sur CNews
Ce programme décapant et cette ambiance surannée rencontrent un
succès certain. La formule a passé le test de la longévité, se
transmettant d’une génération à l’autre. Et selon l’association
organisatrice Notre-Dame de Chrétienté, les participants sont en
hausse : 16 000 personnes ont été enregistrées pour
l’année 2023, et le chiffre de 18 000 pèlerins est avancé pour
2024. Le phénomène, relayé par une communication bien huilée,
attire désormais l’attention des médias. Cette année, la messe de
la Pentecôte sera diffusée en direct sur CNews. Une première.
Longtemps en marge de l’Église de France, le pèlerinage a
aujourd’hui la réputation de s’ouvrir à des profils plus divers. En
2022, alors que le pape François venait de porter un coup dur à la
messe traditionaliste par son motu proprio
(Gardiens de la tradition)la Conférence des évêques de
France avait salué par un tweet la vitalité du mouvement.
Jusque-là, les évêques français s’étaient toujours tenus à
distance.
Sorti de la galaxie lefebvriste
Le pèlerinage de Chartres serait-il devenu
« mainstream » ? Un retour aux origines s’impose
pour prendre la mesure de ce
2024-05-17 14:20:00
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