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Les infirmières praticiennes spécialisées autorisées à prendre en charge des patients inscrits au GAMF

Les infirmières praticiennes spécialisées autorisées à prendre en charge des patients inscrits au GAMF

Les infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne (IPSPL) pourront prendre en charge des personnes inscrites au guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) à partir du 15 avril, a déclaré jeudi le ministre de la Santé, Christian Dubé. Jusqu’à présent, seuls des omnipraticiens pouvaient le faire.

“Cela valorise énormément la profession d’infirmière”, a déclaré le ministre jeudi matin en se réjouissant d’améliorer l’accès pour tous les Québécois.

Si tout se passe bien, ce changement pourrait réduire la liste des patients orphelins au Québec qui compte toujours 630 000 personnes. En effet, environ un millier d’infirmières pourraient éventuellement prendre en charge entre 250 et 800 patients chacune, soit entre 250 et 800 000 personnes.

Cependant, la mesure, qui entrera en vigueur la semaine prochaine, ne touchera initialement que quelques dizaines d’IPS, l’équivalent de deux à quatre pour chacune des onze cliniques spécialisées déjà ouvertes.

Aptes à traiter 95 % des problèmes

Aux patients qui pourraient craindre d’être moins bien servis par une IPS que par un médecin de famille, le ministre répond que les IPS sont capables de traiter 95 % des problèmes des patients et peuvent se référer aux médecins lorsque ce n’est pas le cas.

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“Nous ne pouvons pas simplement mettre la pression sur les médecins”, a-t-il déclaré. M. Dubé mentionne également qu’au sein de certains groupes de médecine familiale (GMF), les patients sont déjà suivis à 95 % par une IPS même s’ils sont jumelés à un médecin.

Pour l’instant, seules les infirmières travaillant dans les nouvelles cliniques d’IPS pourront prendre en charge des patients.

Celles qui travaillent dans les GMF ou dans des organismes tels que la clinique SABSA à Québec n’ont pas encore cette autorisation. Cela fera l’objet d’une négociation financière avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). À l’heure actuelle, les membres de la FMOQ qui pratiquent en GMF bénéficient d’une prime lorsqu’ils supervisent une infirmière.

Risque d’exode vers le privé ?

Jeudi, Québec solidaire a salué cette annonce comme une “bonne nouvelle”. Le parti craint cependant qu’une partie des IPS dotées de ces nouveaux pouvoirs quittent le réseau public pour exercer dans le secteur privé. Ces dernières années, des dizaines d’entre elles ont fait ce choix en invoquant principalement des conditions de travail insatisfaisantes.

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“Elles ouvriront leurs propres cliniques privées et factureront les patients”, a souligné le député de Rosemont, Vincent Marissal, qui affirme recevoir des plaintes à ce sujet à son bureau de circonscription à Montréal.

Interrogé à ce sujet, le ministre Christian Dubé a reconnu qu’il existait des “problèmes de main-d’œuvre” dans les cliniques d’IPS. Cependant, il affirme que le “débat sur le privé” n’a “aucun lien” avec son annonce.

Fruit d’années de travail

Le ministre Dubé a souligné que cette avancée était également le résultat du travail de ses prédécesseurs, Danielle McCann et Gaétan Barrette, qu’il a remerciés.

L’ancien ministre libéral Gaétan Barrette avait investi massivement en 2017 pour augmenter le nombre d’IPS diplômées au Québec. Alors qu’il y en avait environ 100 à l’époque, elles devraient atteindre 1 400 cette année. Quant à Mme McCann, c’est elle qui a fait adopter en 2020 le projet de loi 43 leur accordant plus de responsabilités.

“Cela confirme ce que la loi permet”, a réagi le vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la Santé (FIQ), Jérôme Rousseau. Le syndicat espère maintenant que cela n’en restera pas là. “Cela ne doit pas être fait uniquement à des fins statistiques. […] Je vois déjà le ministre Dubé se vanter du fait qu’il y a moins de patients en attente sur les listes.”

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À terme, toutes les IPS inscrites devront faire partie d’une équipe interdisciplinaire, souligne-t-il. Sinon, les patients auxquels elles sont jumelées pourraient se retrouver de nouveau sans suivi en cas d’absence ou de congé maladie d’une IPS.

Un point de vue partagé par la présidente sortante de l’Association des infirmières praticiennes spécialisées du Québec (AIPSQ), Christine Laliberté. “Il est nécessaire d’assurer une prise en charge d’équipe”, affirme-t-elle. Il ne faut pas remplacer l’idée d’un médecin de famille pour tous par celle d’une “IPS pour tous”.

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