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La pénurie de la bintje menace la frite belge

La pénurie de la bintje menace la frite belge

La vraie frite belge est-elle en voie de disparition ? “De plus en plus de fritkots se détournent de la bintje”

Chez elle, ça doit rester belge, frais, pas précuit et pas surgelé. “C’est ça qui fait la frite. Et si les prix ont augmenté, tant pis, je gagne moins et j’ouvre un ou plusieurs jours en plus par semaine. Parce que lésiner sur la qualité ou la quantité, c’est non. Augmenter les prix avec la concurrence, c’est non aussi. La variable d’ajustement, c’est ma marge ou le personnel… et on ne va virer personne !”

“Les bintjes sont devenues atrophiées”

Pour le patron du Golden Snack à Charleroi, qui gère aussi d’autres friteries en Belgique, la bintje n’est plus travaillée depuis des années : “elles sont trop petites et peu qualitatives. Peut-être un mois par an, en saison, et encore… Elles sont atrophiées, en fait. Mais c’est important de continuer avec de la patate belge, ça, ça ne se discute pas. Et nos clients ne font que nous applaudir, c’est que ça leur plaît.” Lui, c’est un businessman : “il y a 5 ans, j’ai commencé une nouvelle stratégie, en passant sur un modèle proche du McDo mais avec des patates belges et fraîches. On a notre propre producteur, qui nous livre par camions entiers. Lui sait qu’il vendra tout, nous on a un prix préférentiel. Ça nous a permis d’à peine sentir l’inflation, mais c’est dur pour les plus petits.”

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La frite, miroir de l’inflation ? “On limite l’impact des augmentations sur le prix du paquet”

“Je travaille avec la meilleure pomme de terre du moment”

Thibaut Dinjart est à la tête de sa friterie “Chez Thib”, située le long de la N4 à Naninne (Namur), depuis près de 20 ans. Ce frituriste ne travaille pas exclusivement avec la Bintje. “Je fais confiance à mon fournisseur qui prend la meilleure pomme de terre du moment”, dit-il. Depuis le début 2023, le prix de la frite, épluchée et coupée, au kilo n’a cessé de grimper pour atteindre 1,30€ HTVA il y a peu. “J’ai adapté mes prix mais j’ai néanmoins dû diminuer ma marge bénéficiaire. Si j’avais dû répercuter les augmentations connues, j’aurais dû doubler mes prix”. Thibaut Dinjart ne cache pas que ces derniers jours, le prix de la frite a diminué. En une semaine, le prix est passé de 1,10€ à 1,00€/kg. Une légère baisse qui fait du bien mais n’est pas suffisante pour compenser l’ensemble des augmentations.

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“Des bintjes, à 90 %, en fonction de la qualité de la récolte”

Valentin Willems a ouvert la friterie Burger Time à Grand-Halleux en 2015. Depuis, il fait confiance à son fournisseur pour proposer à sa clientèle des frites de qualité. “J’achète des frites fraîches pré-coupées, précise-t-il. La variété de pomme de terre fournie peut dépendre de la qualité et la quantité de la récolte, mais, à 90 %, il s’agit de bintjes.” Quant au prix au kg, il fluctue – il est passé de 1,35 € à 1,15 € la semaine dernière – mais reste, selon le commerçant, relativement élevé, tout comme les prix de la graisse et des emballages. “L’augmentation de 300 % pour les graisses et de 30 % pour les cartons n’a été répercutée que partiellement sur le prix du cornet de frites, majoré de maximum 10 %. Pour m’en sortir, je diversifie mes activités. J’ai installé un distributeur de burgers à côté de la friterie.”
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