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La Flandre cherche à attirer les francophones pour combler la pénurie de main d’œuvre

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La Flandre cherche à attirer les francophones pour combler la pénurie de main d’œuvre

La Flandre essaie d’attirer des francophones pour combler la pénurie de main-d’œuvre. Il y a actuellement 101 000 francophones qui travaillent en Flandre. Cependant, la barrière linguistique semble encore être un obstacle. Pourtant, parler flamand n’est pas nécessairement indispensable.


45 000 Wallons et 56 000 Bruxellois travaillent actuellement en Flandre. Depuis quelques mois, Apollinaire fait partie de ces personnes. Il habite à Hannut et a trouvé un emploi en tant que chauffeur de bus de l’autre côté de la frontière linguistique à Tirlemont. Il n’est pas bilingue, il a juste des notions de néerlandais et au début, ce nouveau travail était source d’anxiété : “Je prends cette crainte comme un défi que je dois relever à tout prix“. Le résident d’Hannut n’a même pas cherché en Wallonie. La région est pourtant confrontée à une pénurie de chauffeurs, tout comme la Flandre. Il tenait absolument à apprendre la langue : “Je me dis que je vais travailler et en même temps apprendre le néerlandais. Je rencontre encore des difficultés à comprendre et à me faire comprendre, mais je garde espoir“.

La Flandre recherche des profils comme celui d’Apollinaire. Le VDAB, l’office flamand de l’emploi, a envoyé l’année dernière 117 000 postes vacants à son homologue wallon, le Forem. Même avec des lacunes en néerlandais, le Wallon a été directement recruté. Pourtant, la barrière de la langue reste présente. Ils ne sont que trois francophones dans cette entreprise située à 5 kilomètres de la frontière. “On exige que tous nos chauffeurs parlent flamand, mais on donne aussi des cours. Il y a toujours des personnes qui savent s’exprimer dans l’autre langue, mais il y en a beaucoup qui ne savent pas ou plus, c’est quand même un grand handicap“, reconnaît Olivier Van Mullem, directeur général d’une entreprise de transport.

“On publie nos postes vacants en deux langues”

De nombreuses entreprises flamandes sont installées près de la frontière linguistique, notamment en périphérie bruxelloise. “C’est un défi, j’ai appris sur le tas et j’apprends chaque jour“, raconte Guiseppe, un Athois qui travaille dans une entreprise de manutention néerlandophone installée en périphérie bruxelloise. Au cours des 20 dernières années, le nombre de francophones travaillant de l’autre côté de la frontière linguistique a augmenté de 31%.

Ces derniers mois, 40 000 offres d’emploi ont été publiées en périphérie bruxelloise. Les francophones sont indispensables pour les entreprises flamandes. “On publie nos postes vacants en deux langues et on voit qui se présente. Souvent, ce sont des francophones. Pour nous, peu importe l’origine ou la langue, c’est l’attitude qui compte. L’esprit de travail, ça, c’est beaucoup plus important“, déclare Anne Lenaerts, co-propriétaire d’une entreprise de manutention.

La Flandre essaie d’attirer les francophones car les offres d’emploi restent vacantes pendant des mois. Le taux de chômage dans le nord du pays est de 3,3% contre 7,9% en Wallonie et 11,3% à Bruxelles selon Statbel. La main-d’œuvre disponible est donc théoriquement plus importante du côté francophone. “Les chauffeurs et les déménageurs sont des métiers en pénurie. La vente et le nettoyage sont des secteurs où nous recherchons énormément de main-d’œuvre. Le secteur de la santé en Flandre a également de nombreux besoins“, affirme Sandra Tuijbens, responsable du secteur transport et logistique.

Les autorités veulent accroître la mobilité interrégionale. Elles veulent inciter les demandeurs d’emploi à postuler dans des zones qui manquent de main-d’œuvre, peu importe la langue.




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