«Dans Normal, j’étais en souffrance et ma fille m’aidaitalors qu’ici c’est exactement l’inverse, explique-t-il enjoué. Cela permet d’explorer les deux côtés du miroir, et le plus incroyable, c’est que j’ai tourné ces deux films à la suite. Ici, je suis interloqué par sa capacité à vivre normalement. Un mot que je faisais très attention de ne pas utiliser dans les interviews pour Normal! Surtout que je ne sais pas ce que ça veut dire être normal. À mes yeux, Mimi est juste un peu décalée. Un peu comme moi, quoi (rire). Moi, je n’arrivais pas à définir sa pathologie : est-ce qu’elle a des tocs, est-elle bipolaire, schizophrène ou maniacodépressive ? Le plus simple, c’était de regarder la réalisatrice, parce qu’il y a beaucoup d’elle dans le scénario. Elle paraît tout à fait normale, mais ne l’est pas : c’est la raison pour laquelle j’ai accepté de tourner ce film. Il lui ressemble. Elle est décalée, elle fait de l’humour sans en faire, on ne sait jamais sur quel pied elle danse, elle me surprend tout le temps. »
Vous vous retrouvez dans le côté sauveur de votre personnage ?
« Non, j’en serais incapable. Mais ce n’est pas un sauveur. Pour moi, jusqu’au bout, cet avocat reste quand même une petite salope. Il a un grand cœur, mais je ne suis pas persuadé qu’il soit honnête pour autant. C’est la réalité : on s’arrange tous à un moment ou l’autre avec le réel. Moi, en tout cas, j’ai choisi de ne pas le jouer honnête. C’est un avocat, quoi (rire). Il n’est pas dépressif comme on me le dit parfois. C’est un petit peu véreux, arrivé au stade où les avocats finissent par se rendre compte qu’il faut s’arranger avec la vérité des lois. Le droit n’est pas la morale. Et il faut distinguer la vérité de la vérité judiciaire. Comme je le dis toujours, quand tu vois un avocat, c’est trop tard (rire). Je le vois comme un type qui a fait le tour des limites de ce qu’il peut accepter. C’est pour ça que tant d’avocats écrivent des romans : ils ont besoin de se dégager de ce réel avec lequel ils se sont beaucoup accommodés. »
Vous n’avez pas envie d’imiter leur exemple ?
« Non. L’avocat choisit sa propre plaidoirie, alors que l’acteur utilise les mots d’un autre. Je
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