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Au Liban, entre angoisses présentes et spectres passés de guerre civile : “Nous sommes au bord d’un volcan”

Au Liban, entre angoisses présentes et spectres passés de guerre civile : “Nous sommes au bord d’un volcan”

2024-04-18 08:18:11

DeLorenzo Cremonesi, de Beyrouth

Les Libanais craignent que le conflit avec Israël ne conduise à un retour à la guerre civile

C’est comme si nous étions au bord d’un précipice. Devant nous, c’est la normalité, la brise printanière qui longe la mer ; mais juste derrière ils se profilent l’abîme et l’horreur, les souvenirs douloureux des bombes et de l’effondrement du pays. “Je suis très inquiet. Toute forme de vengeance israélienne contre l’Iran mènera à une guerre plus large : nous, Libanais, serons impliqués, mais aussi la Syrie et la Jordanie. » Dichiara Abdallah Bou Habib.

Le ministre libanais des Affaires étrangères a des raisons de se donner la peine et résume bien le sentiment du pays. Mais il oublie que l’Irak est aussi dans la balance, avec ses milices chiites aux ordres de Téhéran prêtes à prendre le contrôle de Bagdad. Mais le Liban court aujourd’hui un très grand risque. « Vous vivez sur le cratère d’un volcan. Ne vous laissez pas berner par la normalité du trafic chaotique de Beyrouth”, disent-ils les rédacteurs du journal Al Nahar.

C’est l’histoire même de ce petit pays tampon entre les Palestiniens, Israël et la Syrie qui rappelle les poussées périodiques de tensions régionales : de la guerre civile à la poursuite du défi actuel entre le gouvernement Netanyahu et Hezbollah, milice chiite soutenue par l’Iran. Les heurts de ces dernières heures nous le rappellent. Rien qu’entre dimanche et hier soir, des drones israéliens ont assassiné au moins cinq guérilleros chiites de premier plan dans le sud du Liban.

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Hier, le Hezbollah a répondu durement, en bombardant une base radar près du mont Méron, au nord, mais surtout en attaquant avec des missiles et des drones une caserne au nord de la Galilée, à quelques kilomètres de la frontière. Les porte-parole israéliens parlent de 18 blessés, dont 14 réservistes. Il semblerait qu’au moins 6 d’entre eux soient dans un état grave. Peu de temps après, l’armée de l’air a réagi en bombardant des positions du Hezbollah non loin de Tyr et dans la vallée de la Bekaa, fief du radicalisme chiite.

Pour comprendre la fugacité tendue du Pays des Cèdres, il suffit de rappeler les étapes récentes des tragédies liées au défi entre Israël et le monde arabe. C’est la présence de l’OLP de Yasser Arafat, expulsée de Jordanie au début des années 1970 après les massacres de « Septembre noir », qui a déséquilibré l’équilibre déjà précaire entre chrétiens, chiites et sunnites. La guerre civile en fut une conséquence directe (plus de 200 000 morts), sur laquelle s’est greffée l’invasion israélienne jusqu’à Beyrouth en 1982, accompagnée de l’illusion de pouvoir éliminer l’OLP « une fois pour toutes ».

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Une dynamique que de nombreux commentateurs associent aujourd’hui à l’erreur de la campagne de Netanyahu contre le Hamas à Gaza. La paix des années 90 n’était qu’une parenthèse. Parce que la Syrie et l’Iran ont soutenu l’élément chiite et le Hezbollah elle était structurée à la fois comme un parti, mais aussi comme une organisation militaire liée aux Pasdaran des Ayatollahs. En 2006, premier affrontement très sérieux : le Hezbollah provoque, tire plus de 4 000 missiles et roquettes en un mois, Israël répond et dévaste la moitié du pays. Aujourd’hui, il semble que les roquettes et missiles du Hezbollah, dont beaucoup sont capables de frapper Eilat, pourraient être au nombre de plus de 100 000. La plupart des Libanais, y compris les chiites, ils ne veulent pas de guerre : le Hezbollah le comprend et se retient, mais la branche militaire suit la logique de Téhéran. Les chrétiens et les sunnites sont nerveux. Il y a déjà eu quelques assassinats qui rappellent les temps sombres du passé : les Libanais craignent que le conflit avec Israël ne soit aggravé par le retour de la guerre civile.

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