2023-12-14 20:46:00
L’association Prix Hannah Arendt pour la pensée politique s’en tient à l’attribution du prix à Masha Gessen. La cérémonie de remise des prix et un colloque en l’honneur de Gessen auront lieu samedi “à plus petite échelle”, a annoncé l’association Arendt dans un communiqué. Le lieu est l’Institut Français, où un colloque avec Gessen était de toute façon prévu.
Comme indiqué, le maire Björn Fecker (Verts), en accord avec les fondations Heinrich Böll de Brême et de Berlin, a annulé dans un bref délai la cérémonie de remise des prix prévue vendredi à l’hôtel de ville supérieur. La raison : dans un essai paru dans le magazine américain “The New Yorker”, Gessen a comparé Gaza à un ghetto juif dans un pays d’Europe de l’Est occupé par l’Allemagne nazie.
Un membre du jury s’exprime
L’association Arendt « prend note avec regret » de l’annulation. Fecker avait également demandé au club de renoncer à la cérémonie de remise des prix. L’association répond à cette demande en affirmant que le prix est synonyme de “une culture ouverte du débat, pour permettre et perdurer les controverses, pour des idées désagréables, de nouvelles façons de comprendre et des débats publics menés en connaissance de cause”. Il est à noter que le débat public sur les attaques terroristes du Hamas contre Israël et le bombardement israélien de Gaza est bloqué par le boycott d’un penseur politique.
Entre-temps, un membre du jury, l’ancien journaliste de taz Klaus Wolschner, s’est également prononcé. Dans une lettre de deux pages adressée au président de la Société germano-israélienne (DIG), Hermann Kuhn, il écrit que lorsqu’ils ont décidé de Gessen au début de l’été, il n’y avait aucune raison de revoir leur position sur la question d’Israël. L’article controversé n’est « pas un moment fort de votre travail journalistique », a déclaré Wolschner. La question cruciale de l’évaluation du Hamas reste ouverte.
Néanmoins, Gessen n’a pas, comme on le prétend, assimilé Gaza aux ghettos d’extermination nazis. Il est absurde d’accuser la femme juive qui a émigré de Russie en raison de l’antisémitisme qui y règne, de banaliser l’antisémitisme. Ce qui l’irrite cependant, c’est que Gessen n’essaie pas de caractériser le Hamas dans son texte d’une page. Le groupe terroriste vise à détruire les Juifs, du moins en Israël, « dans la tradition des nationaux-socialistes ».
Masha Gessen est originaire de Moscou ; l’intellectuel vit désormais à New York en tant que citoyen américain. Dans une interview dans le numéro actuel de l’hebdomadaire “Die Zeit”, la femme de 56 ans parle, entre autres, de la répression antisémite en Russie et de la mort de son arrière-grand-père pendant l’Holocauste. Gessen déplore que la critique d’Israël soit souvent considérée comme antisémite.
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