À l’heure où Internet prend de plus en plus de place dans le quotidien et que les administrations se dématérialisent, combattre la fracture numérique devient un vrai enjeu pour les collectivités et leurs habitants.
Donner une accessibilité aux personnes en zone rurale
Cette fracture est particulièrement visible en milieu rural et un diagnostic sur la médiation numérique réalisé par Montluçon Communauté avait mis en lumière cet état de fait.
« Le diagnostic que j’avais effectué, avant la pandémie, avait montré que sur les vingt et une communes de l’Agglo seules cinq apportaient une réponse de médiation numérique. Il s’agissait de Prémilhat, Domérat, Montluçon, Marcillat-en-Combraille et Lavault-Sainte-Anne, c’est-à-dire de l’urbain ou du périurbain »
Jean Pierre Maury (conseiller communautaire délégué au numérique)
« On s’est rendu compte que pour les personnes en zone rurale, c’est la double peine car elles souffrent d’une absence de services publics et elles n’ont rien pour rester en lien avec les administrations et autres », renchérit-il.
Deux ateliers prochainements dans la Combraille
Afin de mettre en place des médiations numériques accessibles à tous les habitants de son territoire, Montluçon Communauté a créé trois postes de conseillères numériques, dans le cadre du plan France Relance. Pour répondre au mieux aux besoins, elles ont rencontré les maires des vingt et une communes du territoire et ont invité les habitants à échanger avec elles.
Les premiers ateliers ont vu le jour en mars à Saint-Victor, Teillet-Argenty et Quinssaines. D’autres seront mis en place prochainement à Saint-Genest et à Marcillat-en-Combraille. Les communes ont été choisies pour que chaque habitant vivant sur le territoire soit à proximité d’un atelier.
Des groupes de six personnes maximum et par niveau
L’objectif des participants est d’être autonomes dans leurs usages numériques.
Pour coller aux besoins et permettre aux participants de progresser efficacement, les conseillères numériques établissent des groupes de maximum six personnes par niveau.
« Nous organisons des permanences pour les inscriptions. Nous faisons faire des exercices aux personnes qui viennent pour les évaluer. Certains sous-estiment leurs capacités alors que d’autres pensent avoir un bon niveau et sont vite perdus devant l’ordinateur. Le but des niveaux est que les participants ne s’ennuient pas ou qu’ils ne sentent pas dépassés »
Laura Lassauze (conseillère numérique)
Laura Lassauzé est l’une des trois médiatrices avec Audrey Lebrun et Émilie Perrin.
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Des usagers à la recherche d’autonomie
Les conseillères numériques conduisent les ateliers en fonction des demandes des personnes inscrites. Si les usages des participants divergent, ils ont deux points communs : tous sont des retraités et tous sont à la recherche d’autonomie.
« Ils veulent pouvoir se débrouiller seuls devant leur ordinateur et faire ce qu’ils ont envie ou besoin de faire : envoyer un mail, déclarer leurs impôts… »
Laura Lassauze
Dans le groupe du lundi à Saint-Victor, Sylvie, Martine, Sylvie et Alain confirment. « On fait partie des illectronistes et ça manque de ne pas savoir se servir d’un ordinateur. Aujourd’hui, n’importe quelle démarche, que ce soit la Sécurité Sociale ou les virements bancaires, se passe pas ordinateur. On ne peut plus faire autrement mais c’est quand même intéressant de savoir s’en servir », souligne Sylvie.
Les conseillères numériques sont joignables par mail à [email protected] ou par téléphone au 06.98.66.57.25 (Audrey Lebrun) ou au 06.98.42.29.41 (Laura Lassauzé)
Florence Farina : texte
Florian Salesse : photos