2024-05-16 01:44:08
Même si l’inflation a diminué l’année dernière après les niveaux records atteints en 2022, elle reste au centre des préoccupations des citoyens de toute l’Europe, les conduisant à ajuster leurs options budgétaires et même à renoncer à certains achats. Aujourd’hui, personne n’est exempté de devoir faire des concessions, pas même les revenus élevés.
En Espagne, l’inflation a atteint son maximum en juillet 2022, lorsque l’IPC a augmenté de 10,8 %, et depuis lors, les prix n’ont pas diminué, même si les augmentations d’une année sur l’autre ont été plus faibles. Les dernières données confirmées par l’Institut National de la Statistique (INE) concernent le mois d’avril, avec une augmentation de 3,3% par rapport au même mois de l’année dernière. Ce même mardi, les augmentations alimentaires pour le mois d’avril étaient également connues, soit 4,7% de plus qu’il y a un an.
Selon la Commission européenne, la hausse des salaires, la poursuite de la croissance de l’emploi et la baisse de l’inflation devraient stimuler le pouvoir d’achat en 2024 et 2025, ce qui devrait stimuler la consommation. Mais le dernier baromètre de la consommation de Cetelem révèle que les dépenses en énergie, alimentation et transports ont explosé en Europe au cours des douze derniers mois. Par poste, le budget familial destiné à l’alimentation a le plus augmenté dans des pays comme le Royaume-Uni, où 75 % des ménages affirment avoir dû consacrer davantage de dépenses à ce poste ; ou encore la Roumanie (71%).
La moyenne en Europe est de 65 % et en Espagne, légèrement en dessous, à 61 %. Autrement dit, trois Espagnols sur cinq ont été contraints d’allouer plus de budget à l’alimentation qu’il y a un an. Ce pourcentage tombe à 56% dans le cas de la facture d’électricité, soit dix points en dessous de la moyenne européenne.
Nouvelles stratégies
L’ampleur de la crise qui frappe actuellement l’Europe est telle que tous les ménages, quels que soient leurs revenus, ont adopté des stratégies pour préserver leur pouvoir d’achat. Alors que 69 % des ménages à faibles revenus ont renoncé aux activités de loisirs cette année, la proportion parmi les ménages à revenus élevés est de 55 %. Il en va de même pour l’énergie : respectivement 39 % et 25 %. Tous les consommateurs se serrent la ceinture.
Bien entendu, la pression est plus forte pour les ménages disposant de petits budgets, mais la différence entre eux et les ménages plus riches reste la même dans toutes les catégories de dépenses. La seule exception à cette règle concerne la nourriture. Si 46 % des personnes à faibles revenus ont réduit ou abandonné certains achats, cela est beaucoup moins probable parmi les personnes à revenus élevés, pour qui ce chiffre n’est « que » de 27 %. Cela équivaut à une proportion de 1,7, contre 1,3 pour les loisirs et les vacances. Preuve que, plus que jamais, la priorité est de maîtriser les dépenses, notamment les accessoires.
Manger moins
Si l’on regarde de plus près les habitudes alimentaires des Européens, on constate que ceux qui gagnent le moins sont les plus susceptibles de se passer de certains produits, et ce n’est pas surprenant. 55% d’entre eux ont arrêté d’acheter de la viande ou du poisson pour maîtriser leurs dépenses alimentaires. Et ce qui est plus inquiétant : 42 % de ces ménages les moins aisés ont dû manger moins.
Ainsi, beaucoup réduisent non seulement la qualité des produits qu’ils achètent, mais aussi la quantité de nourriture. De plus, les produits biologiques sont en train d’être abandonnés, une stratégie pour laquelle 49% des Européens ont opté, tout comme l’abandon de la viande ou du poisson (47%) et l’alimentation générale moins (35%).
Par pays, la France se démarque, où quatre Français sur dix déclarent « manger moins » qu’avant. En Espagne, ce pourcentage s’élève à 29 %, légèrement en dessous de l’Allemagne (30 %) et du Royaume-Uni (35 %).
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