Patrick Huard honoré par le Prix du Gouverneur général : Une reconnaissance nationale pour le conteur québécois

Le 14 Juin prochain, Patrick Huard, figure emblématique du paysage artistique québécois, se verra décerner le prestigieux Prix de la réalisation artistique (Écran et voix) lors de la cérémonie des Prix du gouverneur général pour les arts du spectacle (PGGAS) à Ottawa. Cette distinction nationale souligne l’apport exceptionnel de ce conteur d’histoires,qui,malgré une carrière prolifique,se considère toujours comme un “p’tit cul de Rosemont qui fait de l’impro”.

Une Réaction Emue et Gratifiante

Quelques semaines avant de recevoir cette nouvelle récompense, qui s’ajoutera à sa collection déjà bien fournie de Gémeaux et d’Olivier, Patrick Huard a exprimé sa surprise et son émotion. “Ça m’a un peu bouleversé, je ne m’attendais pas à ça du tout,” a-t-il confié. Il ajoute que cette reconnaissance est “touchante et gratifiante,parce que tu te dis : ‘bon,il y a quelque chose que je fais qui participe à l’album photo culturel de chez nous.'”

Un Parcours Polyvalent : De l’Humour au Cinéma

Depuis ses débuts en tant qu’humoriste, où il a été sacré révélation de l’année au Festival Juste pour rire en 1991, Patrick Huard n’a cessé de diversifier ses talents. Acteur, scénariste, réalisateur, animateur, producteur : il a exploré toutes les facettes du monde du spectacle. Quel que soit le rôle qu’il occupe, il affirme qu’il s’agit toujours de la même passion : raconter des histoires.

Selon ses propres mots,il est “juste un raconteur d’histoires,et c’est ça que j’essaie de perfectionner depuis 36 ans,avec toutes sortes de moyens différents”. Même lorsqu’il animait le talk-show *La tour* à TVA, il insistait auprès de son équipe : “Ce n’est pas du *réservation*, c’est du *fonderie*. C’est quoi l’histoire qu’on raconte dans notre show aujourd’hui?”

*Bon Cop, Bad Cop* : Un Pont Culturel

Avec son film *Bon cop, Bad Cop* et sa suite, Patrick Huard a joué un rôle vital dans le rapprochement des cultures francophone et anglophone au Canada. Le caractère national du prix qu’il s’apprête à recevoir prend donc une signification particulière pour lui. “C’est drôle parce que je suis quand même très québécois, même nationaliste québécois, dans ma pensée, et j’ai probablement fait le film le plus canadien.Mais pour moi, ce n’est pas un paradoxe,” explique-t-il.

Il précise que “l’affirmation de mes racines ne se fait pas au détriment de celle des autres. Je veux que le plus de personnes possible connaissent ma culture parce que je la trouve formidable, pas nécessairement meilleure. Je pense qu’on gagne tous à mieux connaître les autres.”

La popularité de *Bon Cop, Bad Cop* auprès des nouveaux arrivants au pays, qui y sont souvent exposés dans un contexte éducatif ou d’intégration, le touche particulièrement. “C’est super touchant de voir la réaction des gens après,qui viennent me parler de leur réalité. Souvent, ce sont des réfugiés qui ont vécu toutes sortes d’affaires, et on les voit tous rire ensemble, en gang,” raconte-t-il.

Pour moi, le rire, c’est le passeport vers l’inclusion.

“Quand tu arrives dans une nouvelle gang, le fait de se sentir accepté commence par le rire.Première étape : tu comprends les jokes du groupe. Deuxième étape : les gens font des blagues sur toi, tu commences à être dans la gang. Et la dernière étape, c’est quand tu commences à faire rire le groupe.”

Un Rêve de Film de Procès

malgré une carrière déjà bien remplie, Patrick Huard a encore de nombreux projets en tête. Actuellement en tournage de l’adaptation télévisuelle de *Bon Cop, Bad Cop*, il rêve déjà de ses prochaines réalisations, notamment un film de procès, un genre qui le passionne depuis son enfance. “Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup les films de procès, et je pense que j’aimerais faire ça, un excellent film de procès,” explique-t-il.

Il aimerait “jouer un avocat avec des grandes plaidoiries qui n’existent pas dans la réalité. Je pense à *Le verdict*, avec Paul Newman, *Quelques bons hommes*, *Un temps pour tuer*, *L’initié*.J’adorerais faire ce genre de film là. Ça doit être très le *amusant* à écrire.”

La cérémonie de remise des PGGAS se tiendra le 14 Juin au Center national des arts à Ottawa. Parmi les autres artistes honorés, on compte le compositeur de musique classique Denis Gougeon, le producteur de musique Bob Ezrin et l’acteur Graham Greene.

Récapitulatif des Prix et Distinctions de Patrick Huard