Une étude de cohorte multicentrique menée dans deux hôpitaux pédiatriques canadiens a révélé que les cas graves d’infection au virus respiratoire syncytial (VRS) pendant la saison 2022-2023 ont touché de manière disproportionnée les nourrissons de moins de 6 mois et les enfants plus âgés présentant certaines conditions sous-jacentes. Ces résultats offrent des profils de risque actualisés susceptibles d’éclairer les stratégies de prévention du VRS, en particulier à l’ère des nouvelles thérapies par anticorps monoclonaux.
Après une forte baisse de la transmission du VRS pendant la pandémie de COVID-19, une recrudescence des infections respiratoires aiguës (IRA) associées au VRS hors saison a submergé les hôpitaux pédiatriques en 2022 et 2023. Des études antérieures se sont principalement concentrées sur les facteurs de risque chez les nourrissons, mais les changements dans la répartition par âge et la gravité de la maladie ont incité les chercheurs à réévaluer les risques.
« Une IRA grave associée au VRS a été observée dans tous les groupes d’âge chez les enfants avec ou sans comorbidités »,
L’étude observationnelle rétrospective a inclus 709 enfants de moins de 18 ans hospitalisés pour une IRA associée au VRS confirmée microbiologiquement entre le 1er juillet 2022 et le 30 juin 2023 à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto et à l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique à Vancouver. L’âge médian des patients était de 13,1 mois et 62,3 % étaient de sexe masculin. La plupart des patients (63,8 %) avaient moins de 2 ans et 41,0 % ont été transférés d’un autre établissement.
Une maladie grave, définie comme nécessitant une ventilation non invasive ou invasive ou entraînant la mort, a été identifiée chez 28,8 % des patients. Un tiers des patients ont nécessité une admission en unité de soins intensifs.
Les facteurs de risque variaient considérablement entre les enfants de moins de 2 ans et ceux de 2 ans ou plus.
« Parmi les enfants de moins de 2 ans,ceux de moins de 3 mois (ratio de risque ajusté [RRA] 2,34 [IC à 95 %,1,43-3,84]) et ceux âgés de 3 à moins de 6 mois (RRA,2,79 [IC à 95 %,1,65-4,70]) présentaient tous deux un risque accru de maladie grave par rapport à ceux âgés de 1 à moins de 2 ans »,
La prématurité augmentait également le risque de maladie grave (RRA,1,40).
Chez les enfants âgés de 2 ans ou plus, la présence d’une maladie pulmonaire et/ou l’utilisation d’oxygène à domicile étaient associées à un RRA de 2,47 de maladie grave due au VRS. Les affections neurologiques,neuromusculaires ou développementales étaient également associées à un risque élevé (RRA,1,89).
Parmi tous les patients, 26,8 % ont nécessité une ventilation non invasive et 9,3 % ont nécessité une ventilation mécanique invasive. Plus de la moitié de ceux qui avaient besoin d’une assistance respiratoire avaient moins de 3 mois. L’admission en unité de soins intensifs a eu lieu dans 34,0 % des cas, et la durée médiane du séjour était de 3 jours pour les admissions générales et en unité de soins intensifs. Un patient est décédé.
Une durée plus courte des symptômes avant l’admission était également liée à une gravité accrue de la maladie et à l’admission en unité de soins intensifs, ce qui suggère un déclin clinique rapide chez les enfants à haut risque.
Les résultats soutiennent le déploiement continu d’outils de prévention tels que l’anticorps monoclonal nirsevimab chez les nourrissons, en particulier ceux de moins de 6 mois ou ayant des antécédents de prématurité. Les données suggèrent également que les enfants âgés de 2 ans et plus atteints d’affections chroniques spécifiques pourraient bénéficier de stratégies de protection ciblées.
« Les systèmes de santé qui s’orientent vers une prévention universelle chez les nourrissons peuvent envisager l’avantage supplémentaire des thérapies par anticorps monoclonaux pour les enfants plus âgés à haut risque »,
« Une surveillance continue des IRA associées au VRS après la pandémie aidera à déterminer si ces changements observés dans les caractéristiques épidémiologiques des patients sont transitoires ou indiquent un changement durable. »
VRS chez les Enfants : Analyze et Implications d’une Étude Canadienne
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Résumé de l’Étude
Une étude multicentrique canadienne a examiné les cas graves d’infection au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les enfants pendant la saison 2022-2023. L’étude a révélé que les nourrissons de moins de 6 mois et les enfants plus âgés présentant certaines conditions sous-jacentes étaient les plus vulnérables. L’étude a porté sur 709 enfants hospitalisés dans deux hôpitaux pédiatriques canadiens.
Facteurs de Risque
L’étude a identifié plusieurs facteurs de risque de maladie grave liée au VRS, qui variaient selon l’âge :
Moins de 2 ans :
Moins de 3 mois (RRA 2,34)
Âgés de 3 à moins de 6 mois (RRA 2,79)
Prématurité (RRA 1,40)
2 ans et plus :
Maladie pulmonaire et/ou utilisation d’oxygène à domicile (RRA 2,47)
Affections neurologiques, neuromusculaires ou développementales (RRA 1,89)
Principales Conclusions
Une forte proportion d’enfants de moins de 6 mois et ceux avec comorbidités sont atteints de formes graves.
Prématurité, maladie pulmonaire, et affections neurologiques sont des facteurs de risque importants.
Une durée plus courte des symptômes avant l’admission est liée à une gravité accrue.
Implications et Recommandations
Les résultats soutiennent l’utilisation continue de l’anticorps monoclonal nirsevimab chez les nourrissons, en particulier ceux de moins de 6 mois ou ayant des antécédents de prématurité. Les enfants plus âgés atteints d’affections chroniques spécifiques pourraient également bénéficier de stratégies de protection ciblées.
FAQ sur le VRS chez les Enfants
Qu’est-ce que le VRS ?
Le VRS est un virus respiratoire courant qui infecte les poumons et les voies respiratoires
Qui est le plus à risque de forme grave de VRS ?
Les nourrissons de moins de 6 mois, les prématurés, et les enfants plus âgés atteints de certaines maladies chroniques (pulmonaires, neurologiques, etc.).
Comment la gravité de la maladie est-elle déterminée ?
En fonction de la nécessité d’une assistance respiratoire (ventilation non invasive ou invasive) et de l’admission en unité de soins intensifs.
Quels sont les traitements possibles contre le VRS ?
Les traitements comprennent le soutien respiratoire et,maintenant,des anticorps monoclonaux comme le nirsevimab pour la prévention.
L’étude suggère-t-elle des stratégies de prévention ?
Oui, la mise en place de stratégies de prévention ciblées avec des anticorps monoclonaux pour les nourrissons et les enfants à haut risque.
Résumé des Facteurs de Risque
| Groupe d’Âge | Facteurs de Risque |
| :—————- | :—————————————————————- |
| Moins de 2 ans | Moins de 3 mois, 3-6 mois, Prématurité |
| 2 ans et plus | Maladie pulmonaire/oxygène à domicile, affections neurologiques/neuromusculaires/développementales |