Le Secret du Tableau le Plus Observé du Musée du Prado
Une rivalité acharnée s’est jouée autour d’une œuvre d’art emblématique.
Tout a commencé avec la convoitise du duc pour un tapisserie du *Jardin des délices*. L’historien de l’art Paul Vandenbroeck détaille cette obsession dans son ouvrage sur Jérôme Bosch. Le duc exerça une pression intense sur le cardinal Granvelle, alors propriétaire de tapisseries inspirées par l’artiste.
Viron, confident de Granvelle, tenta d’éloigner le duc de cette idée. Ses efforts furent vains. En décembre 1567, le duc obtint la tapisserie. Elle fait aujourd’hui partie du Patrimonio Nacional. Elle orna sa résidence personnelle.
Le XVIe siècle marquait le début d’une lutte ouverte pour la possession d’un chef-d’œuvre. Le duc désirait ardemment le tableau. Il aspirait à une victoire sur Guillaume d’Orange. Il ordonna un inventaire des biens de la cour des Nassau à Bruxelles le 11 mars 1568. L’ordre stipulait que toute infraction entraînerait l’exil et la confiscation des possessions de Guillaume. Le 28 mai, la confiscation fut effective. Le duc avait préparé sa propre liste cinq mois auparavant. C’était le prétexte idéal pour s’emparer du *Jardin des délices*.
Mythe et réalité s’entremêlent. Il est difficile de distinguer le vrai du faux. Pieter Col,concierge de la cour des Nassau à Bruxelles,subit d’horribles tortures. Il refusait de révéler l’emplacement du triptyque, selon Paul Vandenbroeck. Les officiers du duc, Vargas et Del Río, le menacèrent de torture jusqu’à ce qu’il avoue.Malgré la dislocation des côtes, le manque de nourriture, les blessures ouvertes et l’arrachage des ongles, le concierge était prêt à mourir pour la peinture.
« C’est le récit nordique qui s’est imposé »
, avertit José Juan Pérez Preciado, expert en peinture flamande au Musée du Prado.
La pression devint insupportable. Guillaume céda. En mai 1568, le duc d’Albe s’appropria l’œuvre. Il ne la destinait pas à Philippe II, passionné par le peintre, mais à sa propre jouissance. Le tableau exerçait une fascination irrésistible. L’œuvre passa ensuite à son fils illégitime, le prieur don Fernando de Toledo. Philippe II, qui l’avait vue lors de son premier voyage au palais Nassau en 1549, l’acheta lors de la vente aux enchères du prieur.En 1593, il ordonna son transfert au monastère de l’Escorial.
Il faut s’arrêter un instant. « Philippe II était un homme hors du commun en connaissance,savoir et goût »
,expliquait Jonathan Brown.
« Il fut le plus riche et le plus grand mécène de la seconde moitié du XVIe siècle »
. À sa mort en 1598, l’Escorial abritait 1 150 tableaux et l’Alcázar de Madrid environ 358.Il possédait une collection exceptionnelle de peinture flamande du XVe siècle. On y trouvait des chefs-d’œuvre de Robert Campin, Joachim Patinir et Dirk Bouts. Mais surtout, il y avait Le Bosco. On lui attribuait plus de 30 œuvres. Son *Jardin des délices* était sans aucun doute l’œuvre la plus importante qu’il ait jamais possédée.
La peinture continua son voyage sous domination espagnole. En 1800,le critique Ceán Bermúdez déplorait son mauvais état à l’Escorial. En 1857,elle fut transférée au Cuarto Real de San Jerónimo,dans les appartements de Philippe II. Elle y resta jusqu’à son transfert au Musée du Prado. Elle y entra en 1933 pour être restaurée. Son dépôt fut officialisé en 1998. Ni le louvre ni la national Gallery ne peuvent se vanter de posséder un tel chef-d’œuvre confisqué. Il occupe désormais la salle 056A. C’est un tableau aux interprétations infinies.Le prado abrite également le *Tríptico del carro de heno*, le *Tríptico de La Adoración de los Magos*, la *Mesa de los pecados capitales*, *La extracción de la piedra de la locura* et *Las tentaciones de San Antonio Abad*. Il est unfeasible de le restituer aujourd’hui. Il n’existe plus de lieu appelé Nassau. Personne ne l’a jamais réclamé. Il reste l’histoire. Aucune institution n’égale le Prado en termes de fonds du maître. C’est une collection digne d’un pays qui fut autrefois un empire.
Le Secret du Jardin des délices au Musée du Prado : Une Histoire de Convoitise et de Pouvoir
Table of Contents
Introduction
Ce texte raconte l’histoire fascinante du Jardin des délices, l’œuvre emblématique de Jérôme Bosch, et sa longue et tumultueuse trajectoire jusqu’au Musée du Prado. L’histoire de ce tableau est marquée par la convoitise, la violence et les jeux de pouvoir au XVIe siècle.
La convoitise du Duc et la Genèse de la Querelle
Tout commence avec le désir du duc pour une tapisserie inspirée du Jardin des délices. L’historien de l’art Paul Vandenbroeck détaille cette obsession. Le duc exerça une forte pression sur le cardinal Granvelle, qui possédait des tapisseries similaires. Les efforts de Viron, l’ami de Granvelle, pour dissuader le duc furent vains. Le duc finit par acquérir la tapisserie en décembre 1567.
Le Jardin des délices : un enjeu politique
Le XVIe siècle a vu une véritable lutte pour le Jardin des délices. Le duc convoitait ardemment le tableau, cherchant à vaincre Guillaume d’Orange. le duc ordonna même un inventaire des biens de la cour des Nassau à Bruxelles, menaçant d’exil et de confiscation les possessions de Guillaume.Le duc usa de cet inventaire comme prétexte pour s’emparer du tableau.
Torture et Résistance
Le texte relate la torture subie par Pieter Col, le concierge de la cour des Nassau à Bruxelles. Malgré la torture infligée par Vargas et Del Río, le concierge refusa de révéler l’emplacement du triptyque.
L’Acquisition et le Voyage du Tableau
Face à la pression du duc, Guillaume céda. En mai 1568, le duc d’Albe s’appropria l’œuvre, non pas pour Philippe II mais pour sa propre jouissance. Le tableau fascinait. Il passa ensuite à don Fernando de Toledo, le fils illégitime du duc. Philippe II acquit le tableau lors d’une vente aux enchères et le fit transférer à l’Escorial en 1593.
Philippe II : Un Mécène Royal
Philippe II, décrit comme un homme de grande connaissance et de goût, fut un mécène crucial de la seconde moitié du XVIe siècle. L’Escorial,notamment,abritait une collection exceptionnelle de peintures flamandes,dont de nombreuses œuvres de Bosch,dont le Jardin des délices. La peinture resta en Espagne.
Le Jardin des délices au Musée du Prado
Le tableau, dont l’état fut déploré par le critique Ceán Bermúdez en 1800, fut déplacé plusieurs fois avant d’être transféré au Musée du Prado en 1933 pour restauration, puis officiellement déposé en 1998. Il est aujourd’hui une pièce maîtresse du musée, située dans la salle 056A. Le Prado possède également d’autres œuvres de Bosch.
Tableau Récapitulatif : Les Étapes Clés
| Événement | année | Acteur(s) Clé(s) |
| :—————————————— | :—— | :——————————————— |
| Convoitise du duc pour la tapisserie | 1567 | duc, paul Vandenbroeck |
| Tentatives de dissuasion de Viron | Inconnue | Viron, Granvelle |
| Acquisition de la tapisserie par le duc | Décembre 1567 | Duc |
| Inventaire des biens des Nassau | 11 mars 1568 | Duc, Guillaume d’Orange |
| Confiscation du jardin des délices | Mai 1568 | Duc d’Albe |
| Torture de Pieter Col | Inconnue | Vargas, Del Río |
| Transfert à l’Escorial | 1593 | Philippe II |
| Déploration de l’état du tableau | 1800 | Ceán Bermúdez |
| Transfert au Musée du Prado (restauration) | 1933 | |
| Dépôt officiel au Musée du Prado | 1998 | |
foire aux Questions
Où se trouve actuellement le Jardin des délices ? Au Musée du Prado, à Madrid.
Qui était Philippe II ? Un roi d’Espagne mécène et collectionneur d’art.
Pourquoi le tableau a-t-il été disputé ? Pour sa valeur artistique et comme symbole de pouvoir.
Comment le tableau est-il arrivé au Musée du Prado ? il a été déplacé de l’Escorial, puis restauré, avant d’être déposé officiellement au Prado.
Qu’est-ce que le Jardin des délices* représente ? Bien que le texte ne le mentionne pas,d’autres sources indiquent qu’il représente la création du monde,l’union de Dieu et de l’humanité,la chute et l’enfer