En utilisant les données d’une cohorte basée sur la population, nous avons découvert une corrélation directe entre la dépression et la mortalité. Cette association était particulièrement significative chez les hommes, les résidents urbains, les individus plus jeunes et ceux ayant un niveau d’éducation supérieur. Les personnes souffrant de dépression étaient confrontées à un risque élevé de mortalité due à la fois à des blessures et à des maladies cardiovasculaires.
Les résultats concordent avec une étude antérieure de la UK Biobank (UKB) (4) qui ont trouvé une corrélation entre la dépression au cours de la vie et la mortalité globale (HR=1,46, 95 % CI: 1,40, 1,52). De plus, une étude américaine (3) ont indiqué qu’une augmentation de 5 points du score PHQ-9 était associée à une mortalité accrue chez les individus avec et sans risque de maladie cardiovasculaire (HR = 1,33, 95 % CI: 1,14, 1,55 ; HR=1,26, 95 % CI: 1,02, 1,56, respectivement).
Une explication possible de l’impact de la dépression est sa corrélation avec des habitudes malsaines comme le tabagisme et une activité physique limitée (6). De plus, nous avons observé une association similaire dans les caractéristiques de base. Un autre mécanisme plausible est l’influence de la dépression sur les fonctions métaboliques, en particulier le métabolisme lipidique, qui pourrait contribuer au développement de cardiopathies ischémiques (7).
La dépression est étroitement liée à la mortalité due aux maladies et blessures cardiovasculaires, ce qui indique la nécessité d’interventions adaptées. Même si les recherches antérieures se sont principalement concentrées sur le lien entre la dépression et le suicide, il est essentiel de reconnaître que la dépression influence également les blessures non suicidaires. Les personnes souffrant de dépression courent un risque élevé de décès dus à des accidents et à la violence interpersonnelle (10).
Les résultats suggèrent des stratégies pour atténuer les conséquences négatives sur la santé des personnes souffrant de dépression. Il est recommandé de proposer des interventions psychologiques à toutes les personnes souffrant de dépression, quelle que soit la gravité des symptômes. Plus précisément, un soutien physique et psychologique accru est conseillé aux hommes, aux résidents urbains, aux personnes plus jeunes et à ceux qui ont un niveau d’éducation supérieur. De plus, au-delà de la prévention du suicide et des problèmes cardiovasculaires, la mise en œuvre de mesures de sécurité est cruciale pour prévenir les blessures accidentelles.
Cette étude est soumise à certaines limites. Premièrement, la dépression autodéclarée peut introduire un biais de déclaration. Deuxièmement, l’utilisation du PHQ-9 pour le dépistage de la dépression est moins fiable que le diagnostic clinique, bien qu’un score PHQ-9 > 15 ait montré une spécificité de 95 % dans le diagnostic de la dépression (5). Troisièmement, le nombre limité de personnes souffrant de dépression a conduit à des intervalles de confiance larges dans certains sous-groupes. De plus, l’enquête manquait de données sur l’utilisation de médicaments et les facteurs génétiques.
En conclusion, notre étude a identifié une corrélation directe entre la dépression et les taux de mortalité. Cette association était particulièrement plus forte chez les hommes résidant dans les zones urbaines, les groupes d’âge plus jeunes et ceux ayant un niveau d’éducation supérieur. En outre, l’impact a été particulièrement important en ce qui concerne les décès dus à des blessures et à des maladies cardiovasculaires. Un soutien physique et psychologique accru devrait être une priorité pour les personnes souffrant de dépression, avec une attention accrue pour celles appartenant à des sous-groupes à haut risque.
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