Respirer la poussière et les émanations de divers vapeurs, gaz et solvants fréquemment utilisés au travail peuvent augmenter le risque de contracter la polyarthrite rhumatoïde, selon une étude récente publiée dans la revue Annals of Rheumatic Diseases.
Jusqu’à une personne sur 100 dans le monde souffre de rhumatisme articulaire arthrite (PR), une maladie chronique qui provoque une gêne et une inflammation des articulations auto-immunes. Il est prouvé que fumer des cigarettes augmente également le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde, mais il existe moins de preuves que les polluants professionnels causent la maladie.
La personne moyenne avec une journée conventionnelle travail passe environ huit heures par jour dans son bureau, ce qui peut entraîner une exposition à long terme importante à de nombreux contaminants.
Les chercheurs ont analysé les données de l’enquête épidémiologique suédoise sur la PR, qui comprenait 4 033 personnes atteintes de PR nouvellement diagnostiquée entre 1996 et 2017, pour analyser ce risque. Près de 6 500 personnes en bonne santé sans arthrite appariées pour l’âge et le sexe constituaient le groupe témoin.
De plus, les auteurs de l’étude ont recueilli des données sur les emplois antérieurs et les ont utilisées pour calculer l’exposition de chaque personne à 32 produits chimiques distincts en suspension dans l’air sur un lieu de travail normal.
Le fait qu’un participant soit porteur de gènes susceptibles d’augmenter son risque d’avoir la PR a également été pris en compte dans le calcul de son score de risque génétique (GRS). La positivité des anticorps anti-protéine citrullinée (ACPA) est associée à un pronostic plus sombre pour la PR et à des taux plus élevés de destruction articulaire.
Les chercheurs ont découvert que, par rapport à environ 67 % des personnes du groupe témoin, plus des trois quarts des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde dont le test était positif (73 %) et négatif (72 %) pour l’APAC ont été exposées à au moins une des conditions de travail poussières ou fumées. Ils ont constaté que l’exposition aux agents augmentait la probabilité de développer une PR, et que le tabagisme et les facteurs de risque héréditaires aggravaient considérablement cette situation.
Fumer, avoir un GRS élevé et être exposé à des polluants au travail sont appelés “triple exposition”, et ce groupe a montré un lien avec le début de l’arthrite qui était 16 à 68 fois plus fort que la “triple non-exposition”.
L’équipe de recherche a également découvert que les expositions d’une durée comprise entre huit et 15 ans avaient le plus grand effet sur les résultats pour la santé. Au fil du temps, les hommes ont été exposés à des substances dangereuses à un taux plus élevé que les femmes.
En particulier, 17 des 32 agents, tels que l’amiante, les vapeurs de diesel, l’essence, le monoxyde de carbone et les fongicides, ont montré une corrélation substantielle avec un risque accru de maladie ACPA-positive. Seules trois substances étaient liées à une maladie ACPA négative : la poussière de quartz, l’amiante et les détergents.
L’équipe a conclu que les facteurs environnementaux devraient être régulièrement pris en compte dans le diagnostic de la PR même si cette étude est observationnelle et ne peut prouver une relation causale entre la PR et les émissions professionnelles.