2024-09-13 12:08:57
Francfort (Allemagne) (AFP) – L’opérateur ferroviaire allemand en difficulté Deutsche Bahn a annoncé vendredi la vente de sa filiale logistique Schenker au groupe danois DSV pour 14,3 milliards d’euros (15,8 milliards de dollars), dans le cadre de la refonte des infrastructures ferroviaires allemandes.
Publié le : 13/09/2024 – 11:05Modifié le : 13/09/2024 – 13:35
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Le groupe public allemand, qui fait face à des critiques croissantes en raison de pannes de trains fréquentes et d’une faible ponctualité, a déclaré que l’accord apporterait de nouveaux investissements dans la plus grande économie européenne et aiderait à rembourser ses dettes monstrueuses.
Le directeur général de DSV, Jens Lund, a salué l’acquisition de son groupe logistique, affirmant qu’elle « réunirait deux entreprises fortes, créant ainsi une puissance mondiale de transport et de logistique qui profitera à nos employés, clients et actionnaires ».
La nouvelle entité aura pour objectif de concurrencer d’autres poids lourds du secteur, comme DHL, UPS et FedEx.
DSV, fondée en 1976, a déclaré que cet accord était sa plus importante transaction à ce jour.
Les deux entreprises fusionnées emploieront 147 000 personnes dans plus de 90 pays et généreront un chiffre d’affaires de 39,3 milliards d’euros. La transaction devrait être finalisée en 2025.
Malgré les attentes de suppressions d’emplois suite à la vente, DSV a insisté sur le fait que l’Allemagne restera un « marché clé » pour l’entreprise et qu’elle conservera les bureaux de Schenker à Essen, dans l’ouest de l’Allemagne.
« Une étape importante »
Deutsche Bahn a lancé la vente de Schenker, sa filiale la plus rentable, fin 2023, à la recherche de fonds pour rembourser une dette de 30 milliards d’euros et réaliser des investissements désespérément nécessaires dans les chemins de fer vieillissants de l’Allemagne.
Le PDG de Deutsche Bahn, Richard Lutz, a déclaré que la vente était la plus importante de l’histoire de l’opérateur et « offre à notre filiale logistique des perspectives de croissance claires ».
Le groupe danois prévoit d’investir un milliard d’euros en Allemagne au cours des trois à cinq prochaines années, a indiqué Deutsche Bahn.
Le groupe allemand a déclaré que la vente lui permettrait de se concentrer sur sa priorité absolue : l’amélioration de l’infrastructure et des opérations ferroviaires, qui sont également considérées comme essentielles pour aider l’Allemagne à atteindre ses objectifs climatiques.
Un porte-parole du ministère des Transports à Berlin a salué cette décision, affirmant que la Deutsche Bahn devait « se concentrer sur son activité principale, le transport ferroviaire en Allemagne. La vente de Schenker est une étape importante dans cette direction ».
Autrefois symbole de l’efficacité allemande, la Deutsche Bahn a connu de nombreux problèmes ces dernières années, ses critiques invoquant un sous-investissement chronique.
Les pannes et les retards à l’arrivée sont désormais monnaie courante sur les chemins de fer allemands. L’an dernier, 36 % des trains longue distance sont arrivés avec six minutes ou plus de retard sur l’heure prévue, un chiffre bien supérieur à la moyenne européenne.
Les difficultés du réseau sont devenues douloureusement apparentes lorsque l’Allemagne a accueilli le tournoi de football Euro 2024 en juin et juillet, les supporters se plaignant fréquemment de problèmes.
Ses pertes nettes ont été multipliées par 16 par rapport à l’année précédente au premier semestre 2024, l’opérateur imputant ces pertes aux conditions météorologiques extrêmes, aux grèves et aux mises à niveau de son réseau.
En réduisant ses énormes dettes, la vente de Schenker « contribuera de manière substantielle à la durabilité financière du groupe », a déclaré le président de la Deutsche Bahn, M. Lutz.
La vente de Schenker a laissé ses employés en Allemagne inquiets pour leur emploi, et des membres du personnel ont manifesté contre cette décision devant le bureau de la filiale cette semaine.
DSV a promis de maintenir, voire d’augmenter, ses effectifs en Allemagne à long terme, mais une première phase de réductions semble probable.
Le groupe danois prévoit dans un premier temps de supprimer environ 1.600 à 1.900 emplois chez Schenker, dont une grande partie en redressement judiciaire, ont indiqué à l’AFP des sources proches du dossier.
Toutefois, avant même la vente, Schenker avait prévu de supprimer plusieurs centaines de postes, ont indiqué les sources.
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