Jake Tapper et le scandale Biden : un exercice de style auto-satisfait
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PARIS – 8 mai 2024 – Le journaliste Jake tapper et son livre, “Original Sin“, sont au cœur des débats. Qui ? Jake tapper est accusé de manipuler l’actualité centrée sur Joe Biden. Quoi ? Le livre critique la couverture médiatique du déclin de Biden. Où ? Principalement aux États-Unis, mais l’écho se fait sentir. Quand ? À la sortie du livre. Pourquoi ? Pour soigner son image selon certains. Cet article examine la position de Tapper et les accusations de partialité, promettant un décryptage approfondi de la polémique.
Jake Tapper et le scandale Biden : Un exercice de style auto-satisfait
Le journaliste Jake Tapper est en pleine promotion de son livre co-écrit, “Original Sin”, critiquant la couverture médiatique du déclin de Joe Biden. Mais cette démarche est-elle vraiment un acte de courage journalistique ou une simple opportunité de soigner son image ?
Le mea culpa tardif de Tapper
Jake Tapper, figure médiatique bien connue, se retrouve au centre de l’attention avec la sortie de son livre “Original Sin: President Biden’s Decline, Its Cover-Up, and His Disastrous Choice to Run Again”. Il y critique la manière dont les médias ont, selon lui, manqué
l’histoire du vieillissement de Biden. Il déplore également que les politiciens mentent, les Maisons Blanches mentent, le pouvoir est un aphrodisiaque. Nous devons tous nous en souvenir et ne rien prendre pour argent comptant.
Si certains, notamment dans les médias de droite, lui reprochent un revirement opportuniste, reconnaissant qu’il faisait partie de ceux qu’il critique aujourd’hui, l’enjeu est ailleurs. Tapper a d’ailleurs admis à Piers Morgan qu’il aurait aimé mieux couvrir l’histoire.
le véritable problème réside dans la nature même de cette “histoire” et la manière dont elle est instrumentalisée.
Un pseudo-scandale parfait
Le “scandale” du vieillissement de Biden, aussi réel soit-il, est un sujet idéal pour les médias traditionnels. Il permet de critiquer sans réellement attaquer les centres de pouvoir établis. C’est, en somme, une “histoire à la jake Tapper” par excellence.
- Le constat : Biden montre-t-il des signes de déclin cognitif depuis des années ? Oui.
- L’accusation : Les médias, comme CNN, ont-ils minimisé ou couvert cette réalité pour servir le pouvoir ? Probablement.
- L’exagération : Cette histoire est-elle
peut-être même pire que le Watergate
, comme l’affirme Tapper ? Possible, mais pas au sens où il l’entend.
Watergate, malgré son statut de symbole de scandale politique, était une peccadille comparé aux crimes de guerre et aux actions militaires illégales de Nixon en Asie du Sud-Est. Il était perçu comme la partie émergée d’un iceberg de corruption et d’illégalité.
Le schéma Tapper : Critique en surface, complaisance en profondeur
Le véritable scandale, selon certains observateurs, n’est pas tant le déclin de Biden que le soutien indéfectible de son administration à des actions controversées, comme le conflit à Gaza. C’est là que le schéma de Tapper se révèle : critiquer des aspects secondaires pour éviter de remettre en question les fondements du pouvoir.
Comme l’expliquait un épisode du podcast Citations Needed en 2018, l’histoire type de Tapper est celle où il peut se montrer critique et jouer le rôle du “beau journaliste qui dit la vérité au pouvoir” tout en s’attaquant à des sujets qui n’offensent pas les intérêts des grandes entreprises ou l’appareil militaro-industriel.
Le platonic Jake Tapper story is one where he can look adversarial and play the role of Handsome Newsman Speaking Truth To Power while harping on a story that, when it’s all said and done, offends no traditional centers of power, namely corporate interests or the military state.
Citations Needed Podcast, 2018
Une critique post-idéologique ?
Cette fois, Tapper n’attaque pas les démocrates depuis la droite, mais depuis un terrain neutre, dans une critique de processus post-idéologique.Certes, les mensonges sur l’état mental du président ont eu des conséquences désastreuses pour les démocrates, mais c’est une histoire ancienne qui ne remet en question que la gérontocratie, évitant ainsi toute discussion sur les conflits de classes.
Tapper s’attaque à un homme en fin de vie, longtemps après qu’il ait quitté le pouvoir. Cela correspond à sa stratégie habituelle : attaquer les démocrates depuis la droite pour leur manque de soutien à l’empire ou à l’austérité. Il a gravi les échelons en harcelant l’administration Obama sur une “crise de la dette” fabriquée de toutes pièces,en attaquant le “Squad” de manière malhonnête et en dramatisant le retrait d’Afghanistan.
Silence sur Gaza
Pendant plus de 15 mois de co-animation de l’émission “State of the Union”, Tapper n’a jamais invité un seul Palestinien pour parler du conflit à Gaza, tout en donnant la parole à des responsables de l’administration Biden, à des porte-parole israéliens et en réalisant deux interviews complaisantes avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Il ignore largement la situation à Gaza sous Trump et ne commente que pour présenter les crimes de guerre israéliens sous un jour favorable à Israël. Son émission dominicale n’a pas abordé le sujet de Gaza depuis le début du conflit, malgré l’implication des États-Unis dans la crise humanitaire.
Même dans son émission “The Lead”, Tapper reprend la ligne israélienne, préfaçant toute information sur les bombardements d’hôpitaux et d’écoles par Israël avec la théorie du complot selon laquelle le Hamas se réfugie régulièrement dans les hôpitaux et les écoles.
Il a également fabriqué un scandale d'”antisémitisme” pour salir la députée Rashida Tlaib, tout en laissant ses collègues républicains la qualifier de “terroriste” sans réagir.
Conclusion : Un scandale sur mesure
Le grand scandale des années Biden, selon Tapper, n’est pas celui qui dérange le Pentagone, la Chambre de commerce américaine, les éditorialistes du New York Times ou l’AIPAC. L’histoire du vieillissement de Biden est le pseudo-scandale parfait pour les médias traditionnels, et donc l’histoire parfaite pour Jake Tapper : vaguement vraie, mais finalement d’importance périphérique, servant de bouc émissaire à quelques subalternes de Biden et, surtout, lui permettant de polir son image de “celui qui dit la vérité au pouvoir” sans réellement s’attaquer à ceux qui détiennent le pouvoir.
FAQ
- Jake Tapper est-il impartial ? L’impartialité de jake Tapper est souvent remise en question en raison de ses prises de position et de la sélection de ses invités.
- Quelle est la principale critique adressée à Jake Tapper ? On lui reproche de critiquer les démocrates tout en évitant de remettre en question les intérêts des grandes entreprises et de l’appareil militaro-industriel.
- Pourquoi le conflit israélo-palestinien est-il si peu couvert par Jake Tapper ? La couverture du conflit est souvent critiquée pour son manque de diversité et sa tendance à favoriser le point de vue israélien.