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Wilhelm K. Weber : Booking et régulation des prix en Suisse

Booking.com : La Suisse ouvre une boîte de Pandore réglementaire ?

BERNE – 1 Mai 2024 –

La décision de la Suisse de réglementer Booking.com ébranle l’industrie hôtelière. Qui est concerné ? Les hôteliers suisses, désireux de réduire les commissions excessives.Où cela se passe-t-il ? En Suisse, avec un impact potentiel global. Quand ? Récemment, avec des effets à long terme à anticiper. pourquoi ? Pour protéger les hôteliers et maintenir un marché équitable. cette intervention, bien que motivée par de bonnes intentions, soulève des questions cruciales sur le futur du secteur, appelant à une analyze approfondie des enjeux.

Booking.com : La suisse Ouvre-t-elle une Boîte de Pandore Réglementaire ?

La décision du surveillant des prix suisse de contraindre Booking.com à réduire ses commissions a provoqué une onde de choc dans l’industrie hôtelière. Cette intervention, bien qu’ayant pour but d’alléger le fardeau des hôteliers suisses, pourrait avoir des conséquences imprévues. En effet, toute ingérence dans un écosystème complexe comme celui des plateformes numériques doit tenir compte des coûts indirects potentiels. L’initiative suisse pourrait bien avoir ouvert une boîte de Pandore.

Siège de Booking à Amsterdam
Siège de Booking à Amsterdam. image: Tageskarte (Jochen Tack).

Entre Marché et Pouvoir : Un Équilibre Délicat

La régulation intervient souvent lorsqu’un acteur du marché acquiert une puissance excessive. Dans l’économie des plateformes, où les effets d’échelle et de réseau favorisent les structures monopolistiques, cet appel à la régulation est compréhensible. Booking.com domine le marché, exerçant une influence qui peut étouffer les petits concurrents. L’idée d’un filet de sécurité est donc séduisante.

Cependant, les interventions étatiques dans les processus de marché ne sont jamais sans conséquences. Chaque mesure réglementaire engendre de nouvelles dynamiques, qui ne servent pas toujours les intérêts de ceux qu’elle est censée protéger. La loi suisse sur la surveillance des prix est un instrument puissant,mais son application doit être précise. Une intention louable peut mener à des résultats inattendus.

L’Illusion d’un Allègement

L’espoir de nombreux hôteliers est simple : des commissions plus basses se traduisent par des marges plus élevées et une plus grande autonomie. Mais que se passerait-il si cette intervention entraînait un changement de stratégie de la part de Booking.com ? L’entreprise pourrait abandonner le modèle de commission au profit du modèle dit “marchand”. Pour l’hôtellerie, ce serait une mauvaise nouvelle. La plateforme dicterait alors le prix final, et non plus l’hôtel. Adieu la transparence, adieu la maîtrise des prix.

Plus inquiétant encore, alors que le modèle de commission classique profite aux deux parties en cas d’augmentation des prix des chambres, le modèle marchand inverse cette dynamique. la plateforme réalise sa marge en négociant des prix d’achat aussi bas que possible. La pression à la baisse est inhérente au système, et elle se fait rarement au profit des hôtels. Il suffit de regarder les marchés où les tour-opérateurs sont très présents, comme l’Égypte, pour constater que ce qui commence comme un canal de distribution se termine souvent par une chute des prix et une dépendance accrue.

Le saviez-vous ? Le modèle “marchand” permet à la plateforme de contrôler les prix de vente finaux, contrairement au modèle de commission où l’hôtel conserve cette prérogative.

Un conflit similaire avait déjà eu lieu avec la parité tarifaire. Là aussi, on espérait un allègement, mais on s’est retrouvé avec un patchwork de réglementations nationales et une gestion des tarifs de plus en plus complexe. Une victoire à la Pyrrhus. Et cette fois ? Peut-être même un boomerang.

Une Industrie Entre Émotion et Stratégie

L’industrie est sous pression, cela ne fait aucun doute. Les dernières années ont été marquées par l’incertitude,la pression sur les coûts et l’évolution des attentes des clients. Dans ce contexte, des plateformes comme Booking.com offrent non seulement une visibilité, mais souvent aussi une garantie de survie. Leur portée est un canal de distribution qu’on ne peut pas se permettre de perdre. Ceux qui les combattent aujourd’hui devraient se demander s’ils peuvent s’en passer demain.

Conseil pratique : Diversifiez vos canaux de distribution pour ne pas dépendre uniquement des grandes plateformes. Développez votre propre site web et encouragez les réservations directes.

Cependant,coopération ne signifie pas soumission.Une industrie confiante peut et doit dénoncer les abus. Mais elle doit privilégier le dialog plutôt que de s’enfermer dans des guerres de tranchées. La réglementation ne remplace pas l’entretien des relations.

Conclusion : Dialogue Plutôt que Diabolisation

La principale leçon à tirer de ce débat est peut-être qu’il n’y a pas de réponses simples. L’économie des plateformes n’est pas un marché classique, c’est un écosystème : imbriqué, complexe, fragile.Les interventions à un endroit ont des conséquences ailleurs. Cela exige de nous : clairvoyance, mesure et volonté de dialogue.

Car oui, la boîte de Pandore est ouverte. Mais parmi tous les maux qui s’en sont échappés, il en est resté un : l’espoir. Il nous appartient de l’utiliser.

FAQ : Questions Fréquemment Posées

Q : Pourquoi le surveillant des prix suisse intervient-il ?

R : Pour protéger les hôteliers suisses des commissions jugées trop élevées de Booking.com.

Q : Qu’est-ce que le modèle “marchand” de Booking.com ?

R : Un modèle où Booking.com fixe le prix final des chambres, au lieu de laisser l’hôtel le faire.

Q : Quels sont les risques de cette intervention ?

R : Un possible durcissement des conditions pour les hôteliers, une perte de contrôle sur les prix et une dépendance accrue à la plateforme.

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